Sanguinatio - Radiatio - Argentatus

[Avant-propos : Comme le dit le titre du sujet et aussi ci-dessous, voici le début du premier cycle de la campagne après une introduction se clôturant avec la chute d'Aeria. Evidemment, cette introduction est inconnue des personnages mais elle permet de mettre dans l'ambiance des futurs évènements ! Bonne lecture]

Premier Cycle

Anno Domini 330

De fortes pluies tombent sur le toit d'une domus... Cette dernière est assez simple, neuve, la grande rue principale de la nouvelle Rome est encore un immense chantier et les travaux semblent avoir cessés, le temps de l'averse. Une ombre se faufile entre les blocs de pierre qui servent à aménager la rue d'arcades à la gloire de l'empereur Constantin. Elle s'arrête devant la porte de la domus et frappe trois fois lourdement sur celle-ci. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre et laisse passer l'ombre dans la cour intérieure...

Dans un atrium flambant neuf, avec une statue païenne de Bacchus dans le bassin centrale, une femme attends son invité. Elle porte une grande robe de soie bleue avec un châle violacé qui rehausse les couleurs. Deux bracelets d'or sont sur chacun de ses poignets et elle semble laisser ses cheveux tombés sur ses épaules... Ses yeux bleus ciels se concentrent alors vers les bruits de pas se dirigeant vers elle. Elle regarde le jeune homme qui se présente devant elle avec une certaine rapacité mais d'une moue de la lèvre, elle se dit que ce n'est pas le moment. Les yeux de celui-ci s'abaissent en se rapprochant d'elle.

" Dame Bathzabbai ! Tous mes respects ! s'inclinant devant elle.
- As tu ce que l'on attends de toi ? répondit sèchement la jeune femme.
- Mais je suis toujours là pour vous servir ma Dame ! (un sourire laconique apparaissait alors sur son visage)
- Je l'espère... Nous avons besoin de savoir que le Babylonien ne soit pas un problème pour les années à venir... De notre grand " projet " dépends de la réussite de ta mission. Nous t'avons laissé une grande liberté pour agir, ne nous déçoit pas ! ordonnait-elle naturellement... en tenant sa main droite, paume ouverte.
- (tendant une série de tablettes noircies) Et pour le fruit de mon labeur ma Dame ? demanda froidement le jeune homme...
- Ne t'inquiètes pas ! Nous avons réussi à récupérer son corps mais nous le gardons en sécurité comme tu l'as souhaité... C'est ce que tu voulais non ?
- Bien, bien.... je suis toujours heureux de faire des affaires avec vous ma Dame !
- Et pour la bibliothèque d'Alexandrie ? Tu as bien veillé à ce qu'il n'y est pas de problèmes ? Demanda la jeune femme avec une pointe de sarcasme...
- Le poison est dans les veines mais il faudra attendre que cela agisse ma Dame.... ce genre de procédé demande du temps au niveau de l'incubation... Mais ils recherchent toujours les sceaux et je ne pourrais éternellement leurs cacher ce secret sans qu'ils se doutent de quoique ce soit... répondit froidement l'invité.
- Bien... ... ... Tu peux retourner à Alexandrie immédiatement, et veilles sur eux quand même, je ne tiens pas avoir de problèmes avec les magistères du Sénat des ombres. Testes les pour savoir s'ils seront fidèles à notre cause le moment venu car le choix ne sera pas facile.... tournant le dos en même temps en signe de fin de la conversation... "

Le jeune homme s'inclina et se retira.

Arrivant devant les premières constructions des grandes Domii qui allaient permettre aux grands noms de l'empire de s'installer dans la nouvelle capitale, le jeune homme passait à travers les arcades pour éviter la pluie décidément bien véhémente aujourd'hui... A ce moment là, il rencontra un jeune arménien dans la rue qui quémandait du pain, il était dans la boue et ruisselait de gouttes de pluie. Le jeune Homme le couvrit alors de sa cape et lui demanda son nom... Il lui acheta un peu de pain à une boulangerie qui venait de s'ouvrir à la lueur de l'aube... Ils parlèrent ensemble pendant une bonne heure et ils se quittèrent tranquillement.

A ce moment là, un rayon de soleil transperça les nuages pour éclairer la rue. Les travaux reprirent dans un vacarme assourdissant ! les échoppes commençaient à s'ouvrir pour nourrir les artisans de la nouvelle ville... Le jeune homme regardait un instant cette scène qui le rendit paisible pour la première fois depuis des années, ce sentiment lui réchauffa le coeur mais il devait tenir la promesse qu'il lui avait faite... et le jeune arménien venait de lui donner une idée pour s'intégrer à cette nouvelle société romaine.

" Enfin, c'est comme cela que pensent les chrétiens " se mit-il à penser en souriant, avant de recommencer à marcher dans la direction de l'Acropole...