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Journal d'un Dominus

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Message  YannD Sam 21 Fév 2009 - 17:42

Dans les profondeurs de la bibliothèque d’Alexandrie, bien en-dessous des portes d’ébènes, quelques torchères et bougies illuminent un petit bureau de bois simple. Tout autour du bureau, dans des niches creusées à même la pierre, des centaines de documents dorment paisiblement, rêvant paisiblement de leurs secrets éternels. Assis au bureau un homme au dos courbé et à la respiration sifflante s’attelle à la tâche, qui lit encore et encore les mêmes notes. Les mouvements mesurés de sa main transcrivent les informations avec application. L’homme semble comme flotter dans sa robe de prêtre et ses épaules pèsent lourdement des insignes du Dominus des Laevinii. Son regard intense et passionné court de ligne en ligne alors que ses mains, son visage et son port semblent impassible.
Il écrit…
« Je suis Valerius Laevinus Theophilus Pietus, je suis le successeur de Valerius Laevinus Augustus Senior dans la fonction de Dominus des Laevinii. A ce titre je reprends le journal du Dominus de la famille Laevinus.
Ce journal vous est destiné à vous mon successeur et trace les informations qui seront indispensables à la bonne tenue de la famille. Vous serez mon confident…

Je reprendrai ces mémoires à dater du mois d’août de l’année 325, dates à laquelle trois de nos cousins sont venus en villégiature au sein de notre Domus. Nous avons ainsi reçu Valerius Laevinus Caius Felix, noble patricien venu de Rome, volontaire, et digne représentant de l’érudition académique de notre famille. En sa compagnie est arrivé Valeria Laevinus Marcus Arena, qui nous a témoigné d’une personnalité plus excentrique, il s’agit là d’un voyageur qui nous apporte régulièrement toute sorte d’artefact de ses investigations.
A nos côtés nous avions, Valerius Laevinus Aulus Quietus, ancien gladiateur adopté par la famille, et ma cousine Valeria Laevina Aeria, chrétienne mise à l’épreuve par la destinée et aveugle depuis quelques années.

Ce qui m’a conduit à cette charge que j’occupe a commencé par une alerte à la bibliothèque d’Alexandrie. En effet, la veille de l’arrivée de mes cousins, une alerte retentit au sein de notre bibliothèque à Alexandrie. Les portes de bronze furent fermées, laissant les moines défendre l’intérieur du bâtiment et étouffer ce qui semblait être un début d’incendie. Le lendemain nous apprîmes que deux esclaves nubiennes avaient été interrogées au palais du gouverneur, suite à quoi elles ont été exécutées, empalées vives sur deux grand pieux situées sur les quais, près du Museum. Nous apprîmes de même que les nubiennes sont parvenues sur les lieux de la bibliothèque par une barque en osier. Elles ont cherché à ouvrir deux amphores récupérées sur une épave. Dominus, pour votre information, vous devez bien prendre la mesure qu’il s’agit là d’une des pleines les plus lourdes que la province d’Egypte puisse faire subir.
Après leur exécution et suite à nos discussions, Aeria prit le parti d’examiner les corps de ces deux pauvres femmes. Elle seule par sa sensibilité et ses sens aiguisés par l’absence de vue détecta en vérité des anomalies sur les corps des deux pauvres femmes.
Celles-ci portaient sur le corps un cartouche à peine visible, qui avait été vraisemblablement gratté. A cette endroit la peau était enflammée eten partie arrachée. Ce cartouche était entouré de serpents que nous identifierons a posteriori grâce à nos recherches comme le symbôle de l’ancienne divinité égyptienne Apophis, l’incarnation des ténèbres et du chaos. Nous notions ce jour là que les esclaves nubiennes étant une particularité de la famille Vénétak, famille originaire de Tauris en Asie mineure, de la province de Cappadoce, qui opère sur le Forum d’Alexandrie.
Moi-même et Caius apprîmes que la veille au soir les scribes travaillaient sur un sujet particulier au moment auquel l’incendie fut annoncé, provoquant la panique à l’intérieur. Par ailleurs nous nous rendîmes compte que les codes d’entrée et de sortie des documents étaient différents de l’habitude. Un document devait être mené derrière la porte d’ébène ce soir-là, il s’agissait d’une coïncidence que nous ne pouvions ignorer. En investiguant davantage, nous apprîmes également que le moine ayant donné l’alerte venait de la Mare Nostrum et avait notamment un accent de pontosuccinus. De plus nous apprîmes que le document convoité traitait d’un certain Agonistes et qu’il provenait de l’ancienne Babylone. Cet auteur aurait notamment assisté à la destruction de persépolis.
Malgré nos recherches, nous n’en apprîmes guère plus, mais de toute évidence une infraction avait été menée contre notre famille.


Conséquemment à cet événement, nous vîmes l’arrivée du nouveau préfet Julius Silvius Matrius dont le funèbre surnom de Sanguinare présageait de son manque d’humanité. Il était en effet connu pour avoir défendu les terres de Rome et avoir fait exécuter tous les enfants et premiers mâles à Erevan. Julius Silvius Matrius avait notamment protégé les arrières de Constantin contre les persans, pendant la guerre civile. Avant de rejoindre Constantin, Silvius avait trahi successivelement Maxence et Licinius et il était connu pour être un homme d’honneur. Sa trahison en a fait un paria chez les Julii qui servaient Maxentus. De plus, il fut envoyé combattre les pictes et commença à changer à cette époque, devenant aussi obèse qu’obséquieux et violent. Il se convertit notamment aux cultes païens de l’ancienne religion de britannie.
Silvius Julius Matrius était à la fois accompagné par ses soldats et par les pérégrins, soldats prestigieux choisis par les prétoriens. Il était notamment suivi par la 2ème et 3ème légion dans ses opérations. Ses propres forces étaient dirigées par Gracchus, un centurion romain et ancien tribun dégradé qui l’avait accompagné en Britannie et Maximus Sabinus Pontus, le centurion des pérégrins. J’appris par la suite par mon ami Dydyme l’aveugle que Maximus avait été prêtre à Constantinople et Alexandrie et qu’il avait peu vieilli depuis, ses tempes étant maquillées et blanchies, et il voyageait souvent à Cyrenes.
Julius était par ailleurs un ami proche de Crispus, le fils de l’empereur Constantin et de foi païenne tout comme Julius.

Immédiatement nous sûmes que l’arrivée du gouverneur nous causerait des soucis. Tout d’abord le Dominus des Publicolae s’était opposé à sa nomination, un autre sénateur aurait du être nommé mais la préfecture du prétoire s’est rassemblée et a nommé Julius. Le sénat n’avait pas encore donné son accord donc la nomination était fragile. D’autre part je participai à un petit incident. Alors que le gouverneur se présentait à la foule, il frappa avec violence un enfant venu lui apporter une corbeille de fleurs, et je vins protéger l’enfant. Le centurion Gracchus vint s’opposer à mes soins mais je parvins finalement à lui arracher l’enfant. Le gouverneur ne souhaitant pas me faire passer pour un martyre, il me laissa partir avec le jeune garçon et je lui fit administrer les soins nécessaires en urgence.

Peu de temps après, nous accompagnâmes notre Dominus à une réception chez notre nouveau préfet.
Valerius Laevinus Augustus Senior rencontra Andreas Corvus Valeria, dominus des corvii. Je remarquais que ce jeune homme orgueilleux et affable porte habituellement deux bijoux, une émeraude et une tête d’aigle transpercée d’une flèche. Augustus souhaitait en effet négocier un mariage avec notre cousine Aeria
Nous rencontrâmes également des notables, comme Yousouf Saoul, un marchand bulgare.
La soirée se passait plutôt bien, bien que nous ne bénéficiions pas d’un statut suffisant pour nous rapprocher des cercles de pouvoir. Gracchus nous adressait des regards assez lourd et le dominus put s’avancer plus avant sur les banquettes, nous laissant en retrait.
A un moment où je décidais de prendre un peu de distance, je vis Gracchus chuchoter en direction de notre cousin Marcus, qui se mit à parler tout seul. Suite à cela, différentes personnes vinrent soutenir Marcus mais celui-ci continuait à divaguer et fut amené à l’extérieur. Au cours de cette interruption, Maximus portait un regard plein d’inquiétude et je vins m’enquérir de son avis… sans me laisser le temps de réagir il sortit une petite croix de bois qu’il me tendit « il est en danger, prenez cela, cela le protègera »

Marcus voyait un jeune garçon dans son esprit confus… celui-ci lui demandait de l’accompagner de sa voix enfantine et de le faire venir jusqu’à sa maîtresse qui désirait voir Laevinus Marcus… il l’invitait à plonger dans l’eau sombre du port… nous ne voyions pas tout cela et malgré une opposition lache il finit par se laisser mettre la croix de Maximus autour du cou. Il repris alors ses esprits… A ce moment Aeria fut assaillie par la même vision, et vit une jeune fille lui demandant de l’accompagner vers les eaux du port… à nouveau nous fîmes arrêter sa vision…
Lorsque chacun reprit ses esprits, nous repartîmes vers la soirée… je n’avais aucun doute sur l’origine des visions qui auraient pu couter la vie à mes cousins et cousine. Il s’agissait là d’une magie païenne et dangereuse que par chance la croix du christ avait repoussée. Alors que nous rentrions, je portais mes yeux vers Marcus… il se comportait comme si de rien n’était, heureux de retourner aux festivités et d’y prendre du bon temps… non ce n’était pas un mystère qu’il fut pris pour cible… j’avais déjà entendu parler de sa réputation de pilleur de tombe et d’homme à femme. L’homme était pragmatique et livré à ses pulsions. Toujours est-il que le Dominus de l’époque le protégeait. Une fois cela fini, je restais toujours aussi vigilant. Gracchus semblait content de lui et je passais un peu de temps à observer. Nous découvrîmes que le symbole du culte du gouverneur était une spirale dans un disque rond. Je rentrais tard ce soir là… la ville semblait paisible… les eaux sombres du port n’avaient tué personne et la force divine avait préservé les Laevinii d’une tragédie… J’avais toutefois quelqu’un à sauver et je me précipitai au sanatorium. Je vis le jeune garçon que j’avais tenté de sauver. Bien que sa jambe avait été remise en place, je vis qu’elle avait gonflé. Ses yeux était mis clos et il délirait dans son demi sommeil. J’enlevais alors les bandages… une vague odeur de pourriture s’en échappa. Instinctivement je levai ma main au visage. Les chairs suppuraient, la gangrène avait pris et avait monté jusqu’au haut de la cuisse, il ne pouvait plus être sauvé. Je lui fit administrer des drogues pour masquer la douleur… mais sans guère d’effet. Alors que je lui passai un linge humide sur le front, je sentis sa main agripper faiblement la mienne. Je lui serrai les doigts fermement. L’espace d’un instant je cru voir sa douleur diminuer, mais elle reprit aussitôt. Je ne lachai plus ses doigts, et me mit à fredonner des chants et des prières pour le calmer. Peu à peu il se calma finalement sous l’effet des drogues… Les heures passèrent, mes paupières devenaient lourdes… Je vis alors la lumière du jour filtrer à travers les rideaux de peau et de cuir… Elle éclaira le visage du jeune garçon qui enfin était devenu paisible, malgré des rides de sel sur ses joues. Doucement j’ôtais ma main de la sienne et rassemblait ses mains sur sa poitrine. Je lui fis baisser ses paupières et passai un linge humide sur ses joues pour en nettoyer le sel des larmes. Cette jeune âme pure ne serait pas morte seule… je fis une dernière prière et reposa mon front contre le corps du garçon, épuisé… Je me réveillai un peu plus tard, Liminia était à mes côtés et passait doucement sa main sur ma nuque. J’ouvrais doucement mes yeux et la vit, toujours avec le même sourire tendre, compréhensif et presque admiratif. Là où une autre m’aurait fait reproche pour ne pas être rentré de la nuit, elle se trouvait à mes côtés. Elle m’aida à me lever, en raison de mes jambes ankylosées par la position inconfortable que j’avais adoptée pendant plusieurs heures. Je regardai l’enfant, en m’attendant presque à ce qu’un miracle se produise tant son visage semblait serein et reposé. « Nous devons lui offrir une sépulture décente ». Ce à quoi Liminia répondit simplement « je sais, Sol Lucet Omnibus »… le soleil luit pour tout le monde.
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Message  YannD Sam 21 Fév 2009 - 17:43

Le temps s’écoula, et dans cette période de nouveaux arrivants furent annoncés à Alexandrie.

Tout d’abord sont arrivés la femme du préfet, Aurelia Augusta Messalina et le sénateur Aurelius Publius Statius, venu accompagner sa jeune sœur. L’homme était connu pour sa superficialité, son charme et sa peur des contagions. Toutefois Messalina était la cinquième épouse du préfet et j’aime à croire que sa venue était signe de soutien pour la jeune femme qui devait être soumise au caractère violent de son époux.
A la même époque, Paris Procopus, ancien censeur à Rome, arriva et fit changer tous les questeurs de la ville.
De même Rufus Marcus Furius fut nommé Tribun militaire.
C’est peu de temps après ces événements que notre Dominus Augustus nous fit mander.


Ce jour là, Augustus nous présenta, Valerius Laevinus Carolus Volontarius Judas, un homme somme toute pragmatique et déterminé, souffrant d’une vieille blessure à la jambe et versé davantage dans la pratique du commerce et les échanges avec les autres contrées. Augustus était paré des insignes de sa fonction de bibliothécaire, le bâton d’ivoire incrusté d’or, ceint de deux cônes et de deux tablettes reliées.
Nous pensions que Carolus « judas » était la cause de son agitation mais nous vîmes que cela n’était pas le cas lorsqu’il nous annonça qu’une mission lui avait été demandée… mission qu’il souhaitait nous déléguer.
Celle ci se résumait par le pli suivant, maintenu au secret dans notre bibliothèque noire.

« Dominus Augustus, au nom de notre personne, nous vous mandons pour résoudre l’affaire nous présentant des problèmes au brocheion, nous saurons nous montrer agréable envers votre famille si peu aux faits des affaires politiques de l’empire si vous pouviez résoudre cette affaire dans la plus grande intimité et la plus grande dextérité. Amicalement Flavius Julius » – récupérez la bague en sardoine -

Le message passa de main en main et nous examinions chacun le pli. Nous savions que la sardoine était utilisée fréquemment dans les familles patriciennes de très haute importance. Par ailleurs cette pierre orangée était un symbole satyrique qui ne manquait pas de plaire à certains philosophes. Les lettres SPQR du sceau consulaire impérial étaient clairement un insigne du sénat et n’était pas du périmètre du préfet d’égypte. Par ailleurs le ton était martial et l’écriture indiquait une certaine nervosité.

Augustus nous fit part qu’une adresse lui avait été communiquée, une petite Domus près de la via Canopia où nous pourrions retrouver trace de la bague. Cette Domus se trouvait dans le quartier d’Oppia, une des entremetteuses les plus connues du Broucheion, proposant des dames de luxe dans un ancien temple égyptien reconverti.

Je sais que le cousin Caius se présenta à cet établissement, cela me fait penser qu’il me faudra lui poser la question de ce qu’il découvrit.

De notre côté, nous usâmes de nos influence pour obtenir des informations sur la dame, et nous apprîmes facilement que la propriétaire de la Domus, Corina vivait une petite vie bourgeoise. La jeune femme n’était en réalité nulle autre qu’une plébéienne, fille de Mordekai Ben Moshe qui détenait peu ou prou le monopole des blanchisseries de la ville. Nous retraçâmes que Corina avait payé ses impôts de 12 à 16 ans, vraisemblablement en tant que blanchisseuse, et avait connu une hausse significative de ses revenus lorsqu’elle passa au broucheion, et se lança dans la carrière de lupa. Nous apprîmes même qu’elle avait un petit ami du nom d’Ennios, un ébéniste juif de ce quartier à la gentillesse et à la bonhomie reconnues.
Sa sœur Clelia avait repris l’affaire familiale dans le quartier juif, qui avait notablement périclité depuis la mort de leur père. Clelia s’était convertie au christianisme et avait été renvoyée de la communauté juive, de plus elle s’était fortement querellée avec sa jeune sœur. Nous apprîmes même que Corina était liée à Rufus Gaius Furius, le fils du nouveau tribun.



Nous décidâmes moi même et Aulus d’aller investiguer la Domus de la lupa où devait se situer la bague en sardoine. Dans la demeure, nous avancions doucement et découvrîmes différents éléments. Nous entendîmes parler d’Hécube pour la première fois à ce moment, puisque nous trouvâmes la trace de documents administratifs signés à son nom.

Nous trouvâmes dans une cache le premier élément étonnant. Cette cache concernait une fine bouteille en verre contenant de la liqueur d’Annelle, originaire d’athènes ou byzance. Cet alcool composé de cannelle, de sève d’épicéa et de poivre est un alcool fort qui assomme rapidement sans déclencher de migraines.
Une autre bouteille contigüe à celle-ci contenait de l’huile de massage populaire à Rome et préparée à Damascus à partir de roses et d’épices, importée via Samarkand.

Nous nous dirigeâmes alors vers la chambre de la propriétaire. Une magnifique fresque représentant les jeux d’amour entre Hermes et Aphrodite trônait sur le mur. Au milieu des draps, une belle jeune femme rousse semblait dormir. Pale et paisible, son corps s’enfonçait doucement au creux des draps. Nous nous approchâmes et nous vîmes bientôt le sang qui emplissait la couche. De sa poitrine se dressait la garde d’une dague qui avait percé la chair avec précision pour s’enfoncer profondément vers le cœur. La blessure datait de moins d’une heure. La dague était une dague des plus précieuses, une vraie œuvre d’art de fabrication romaine et surmontée d’une émeraude. Les ornementations représentaient la bataille des alamans qui avait permis à Constantin de repousser les germains de l’autre côté du Danube un an de cela. C’est à cette bataille que Crispus Flavius Julius, fils ainé de constantin et grand ami de l’actuel préfet s’était illustré. Maximus Sabinus Pontus était son second – a vaincu et repoussé les alamans en 324.
Corina avait les lèvres mi ouverte et en l’examinant il apparût que ses lèvres avaient bleuis. Une odeur parfumée exhalait de sa bouche et une drogue lui avait été appliquée sur la bouche, les gencives semblaient avoir été attaquées. Cela nous évoqua ces parfums orientaux capables d’endormir leurs victimes.

Alors que nous examinions la scène du crime, nous entendîmes quelqu’un courir. Nous nous précipitâmes, mais mon souffle me manque et Aulus partit seul devant. Pour la première nous eûmes maille à partir avec Hécube qui nous causa des difficultés. Nous ne parvînmes pas à la faire parler et nous dûmes la laisser partir. Aulus s’emmitoufla comme il le put d’une toge de fortune, ses vêtements étant maculés du sang de la victime, et nous rentrâmes à la Domus …

Là nous fîmes notre rapport à Augustus et je lui demandai ce qu’il connaissait du tombeau d’Alexandre, dont l’évêque d’Alexandrie m’avait fait mention.
Il nous fit amener à la Séma. Derrière la statue d’Alexandre, nous fîmes la connaissance de Faridan le XIIème, descendant d’une famille de gardien du tombeau nommée par Ptolémée Ier. Nous empruntâmes un petit escalier en colimaçon pour arriver dans une grotte de taille modeste, de la brique pavait le sol. Devant nous se tenait une majestueuse porte circulaire. A sa surface étaient dessinés sept cercles d’airain concentriques, ornés de milliers de signes et de caractères antiques. La surface de pierre et de métal semblait libre de toute aspérité.
A droite, environ à 7 pieds, une ornière s’était creusée dans le sol, d’où il manquait comme un objet lourd qui y avait frotté. Nous apprîmes que Faridan Ier savait l’ouvrir mais qu’elle n’avait plus été ouverte depuis le grand incendie de la bibliothèque.




Après cette visite nous reprîmes l’enquête. Aulus était toujours resté sur l’histoire des deux pauvres esclaves nubiennes exécutées en place publique. Après renseignements, il apprit qu’une des principales maisons marchandes pratiquant intensément l’esclavage notamment de nubiens était la maison Venetach, originaire de Tauris. Cette maison traitait avec la nouvelle babylone, damas, trébizonde et rome et possédait des réseaux vers les plaines germaniques et transylvaniennes. Les particularités étaient que tout l’argent de la maison est dirigé vers Rhodes et que cette maison était dirigée par un conseil matriarcal. Aulus eut un accueil des plus chaleureux d’une charmante jeune femme rousse, des plus belles à laquelle il déclina son identité. La jeune et belle esclave vit tout de suite l’intérêt qu’un jeune et fougueux patricien pourrait représenter pour sa maison et prit bonne note de la visite de l’ancien gladiateur.

Entretemps je fis connaissance d’Ennios Antinoos. L’homme conjuguait une corpulence massive avec un visage franc et enfantin. Les Antinoos sont une vieille famille, mais les informations que j’en ai obtenues me semble contradictoire, sans doute en saurais je bientôt prochainement. Toujours est-il qu’il m’informa qu’il voyait toujours Cecilia et qu’ils devaient s’enfuir tous les deux à Tarente avec le pécule qu’elle devait amasser. Son amant qui n’était sans doute autre que Crispus, le fils de l’empereur était venu spécialement pour elle.
Nous apprîmes également que les Ben Moshe étaient largement endettés. Hécube avait retiré Cecilia à sa famille et l’avait initiée à la vente de plaisirs, elle comptait faire de la jeune fille la future Oppia et fonder son propre lupanar.
Ensuite nous sommes allés voir Clelia, la sœur de Cecilia, mais celle-ci ne voulait pas entendre parler de sa sœur et était profondément aigri et vindicative à son encontre. Elle s’était sentie abandonnée et avait laissé croître en son cœur la colère et la haine.
Nous apprîmes également que Cecilia possédait une autre esclave, une jeune fille du nom de psecas qui avait été la propriété d’Oppia. Rufus Gaius Furius, le fils du tribun militaire rendait souvent visite à Cecilia et apportait des gâteaux à la jeune esclave. Celui-ci s’étant montré aimable, cela nous donna une piste à suivre, peut être la jeune fille s’était elle réfugiée auprès de Rufus…
Quant à Cecilia, la jeune femme avait décidemment des charmes qui l’avait élevée aux plus hautes strates de la magistrature. Ce qui nous amena à penser concrètement que Crispus était lié à cette affaire est que la galère amirale, dans laquelle se trouvait le fils de l’empereur était officiellement en tournée d’inspection alors qu’en réalité elle mouillait paisiblement à Jaffa. Cela coïncidait par trop bien à notre affaire.

Entretemps, Carolus trainait sa jambe et faisait claquer sa canne au cœur du quartier Epsilon. La nuit venait de tomber, les passants rentraient chez eux. Tout était sombre, à l’exception des yeux brillants de notre cousin. A force de recherche Carolus avait trouvé la demeure de la vieille hécube et s’apprêtait à la faire causer. Arrivé devant la porte délabrée, il la frappa sans ménagement. Carolus n’était pas un athlète, mais de dures années de labeur avait rendues ses mains calleuses et épaisses. Hécube rala derrière la porte, et Carolus entra en scène : « Dites moi Hécube, vous ne voudriez pas de problème avec les questeurs, vous avez bien payé vos impôts ? »
La voix de la vieille femme se fit aussitôt mielleuse et chevrotante, et elle ouvrit la porte, doucement. Carolus fit glisser sa canne dans l’entrebâillement et pénétra l’humble demeure. Il prit ses aises et Hécube lui fit la proposition de se restaurer. Voir de luir procurer quelques plaisirs charnels en échange de sa bienveillance et surtout de son silence. Mais à trop parler, la vieille femme se rendit compte que notre cousin n’était ni questeur, ni n’occupait quelconque fonction et la mention de nos personnes, à savoir moi même et Aulus, excita la méfiance de la mégère. Elle se fit menaçante lui sommant de partir.
Ce à quoi Carolus se redressa doucement, l’air dépité. Le point des années semblait l’affliger et se dirigea vers la porte, faisant quelques pas vers Hécube. Alors d’un geste vif il l’attrappa par la peau du coup et la fit glisser vers la marmitte brûlante, la tête au dessus du ragout. Hécube tenta une attaque peu honorable, ce à quoi Carolus répondiit par un violent coup de canne sur le dessus du genou.
La face d’Hécube rougit de colère et de frustration alors que Carolus lui extirpa ce qu’elle savait sous la menace de lui plonger la tête au fond de sa propre marmite. Elle finit par craquer et avoua tout, jusqu’à confier sa cassette emplie de Solidus à notre cousin, qui en fit un généreux don à la famille. Et Hécube fut envoyée au fond d’une cave…


Au même moment la Domus devait recevoir une visite des Venetach. Ceux ci semblaient fort bien renseignés sur notre famille et tentaient toujours de se lier à notre cousin Aulus. Ils tentèrent d’amener Aulus à eux, mais nous lui fîmes comprendre qu’il était contre notre intérêt de forger une telle alliance. En effet les Corvii et les Venetach sont des concurrents et nos cousins des Corvii auraient perçu une telle alliance comme une trahison. Les Venetach nous firent une menace à peine voilée à propos d’une fille illégitime de Marcus, ce point est à contrôler…

Nous apprîmes par ailleurs que notre Dominus avait soi disant reçu une lettre de Cyrene et était parti avec cinq esclaves de confiance venus de Jerusalem. Nous apprîmes bien plus tard qu’en réalité notre Dominus se sera caché en raison de la venue imminente de Valerius Publicola Milo Status. Le fils du Dominus des Publicolae en personne arrivé en effet à la Domus, le jeune homme nous marqua par sa confiance en lui et sa démarche volontaire, malgré son physique frêle et la jeunesse de ses 17 ans.
Son père, le sénateur Valerius Publicola Maxentius Patres s’était opposé à la nomination du préfet Sanguinare, ce qui avait avant même que nous en prenions connaissance placé le préfet parmi les ennemis des Valerii.
Officiellement le jeune Milo était venu faire examiner les comptes par son esclave Hector et rencontrer sa cousine Messalina.
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Message  YannD Sam 21 Fév 2009 - 17:43

Nous lançâmes Castor sur la piste de Psecas dont nous doutions qu’elle avait été recueillie par Rufus Gaius Furius. Castor rechignait beaucoup à la tâche et je dû me montrer autoritaire à son égard. Malgré ses échanges verbaux incisifs, il finit par céder et accepta la mission. Il réussit celle-ci avec brio et après avoir ramené Psecas par la force il la mit à l’abri dans un des entrepôts de Carolus.
Par ailleurs, je dois penser à trouver un moyen de racheter Xenia pour ce cher Castor.
Toujours est il que nous nous rendîmes à l’entrepôt. Dans une petite pièce sur le côté de la bâtisse, la jeune psecas était retenue. Elle était recroquevillée sur elle-même, dans l’obscurité. A la lueur de la torche, elle ouvrit les yeux péniblement, effrayée, ses pupilles reflétaient l’éclat doré de la lumière, son visage mutilé nous apparut. Ses lèvres avait été tranchée et ses dents arrachées. Aeria tenta de rassurer la jeune fille tremblant de toute part et nous l’examinâmes et remarquâmes une marque à l’arrière du cou, marque infâme interdite par la loi romaine et utilisée par les barbares. Son visage chafouin et son nez pointu nous évoquait une petite souris apeurée à la merci d’un prédateur quelconque. La pauvrette avait été battue récemment et sa langue avait été partiellement arrachée. Aeria trouva au creux de sa main un morceau de parchemin chiffonné sur lequel le mot Hecachyroï était inscrit, ceux là même devant garder les portes où sont enfermés les Hecatonchyres.
A ce moment un bruit nous attira dans l’entrepôt principal. Nous crûmes l’espace d’un instant remarquer, juché par delà les ballots de soie un homme de petite taille à la musculature acérée, à demi accroupi, disparaître d’un mouvement rapide… Carolus hurla de colère lorsqu’il découvrit un des hommes de son entrepôt mort d’une blessure dans le dos qui laissait se répandre le sang du pauvre homme sur ses précieux ballots de soie… La victime avait été frappée d’une frappe chirurgicale par une lame fine et longue qui l’avait tué instantanément.
Je restais près de Psecas quand peu à peu, nous tous, sentions une ambiance oppressante s’appesantir sur nos esprit. L’inquiétude grandissait en nous et les hommes cherchaient l’assassin, nous hésitions à partir sur le champ ou à tenter de retrouver le coupable. A ce moment l’homme d’arme de Caïus fut pris de panique et se sentant agressé fit volte face. D’un mouvement rapide il fit tournoyer son arme qui vint se planter profondément dans le bras droit de Carolus. Celui-ci vacilla sous l’impact et s’effondra au sol où se formait rapidement une mare de sang. Immédiatement, je me mis à prier et tentait de sauver sa vie par mes soins.
Lorsque celui-ci fut tiré d’affaire, nous nous rassemblâmes autour de Psecas. A un moment, un bruit se fit entendre près des marchandises. Aulus s’y dirigea et je l’avertis « attention, c’est un piège il veut t’attirer »
L’ancien gladiateur répliqua d’un sourire narquois « c’est bon, je ne suis pas stupide » et se rassembla près de nous.
A ce moment là Aulus cru voir quelque chose près des portes et s’avança vers elle. Je réprimai un avertissement, puisqu’Aulus semblait savoir comment s’y prendre. Au bout de quelques mètres, Aulus fut pris d’une convulsion et s’effondra au sol. Je fit avancer le groupe et me précipita à nouveau. Toute mon attention se focalisa sur le guerrier des Laevinii et après plusieurs minutes éprouvantes, l’hémorragie s’arrêta. Rapidement, nous quittâmes les lieux et mirent les blessés à l’abri.

Castor apprît plus tard que trois de ses hommes avaient été torturés et assassinés d’une pointe effilée dans le torse. L’homme portait bien sa trentaine d’années se faisait appeler Magon et serait originaire de Napolia ou d’Agrigente et posait des questions sur la mort de Cecilia. Il avait l’excentricité de s’habiller à l’ancienne mode carthaginoise ou phénicienne, datant de plus de six siècles… Peut être voulait il nous impressionner et voulait prendre l’image de Magon Amon, le grand prêtre d’Agrigente qui avait commis un massacre des premiers nés masculins lors de la première guerre punique. Quoi qu’il en soit, Psecas ne nous en avait pas appris autant que nous l’aurions souhaité et j’avais deux blessés à sauver de la mort.
Tout en assurant les soins nécessaires, je demande le service à Caïus de se rendre auprès d’Ennios, car si Cecilia devait confier quoi que ce soit à quelqu’un ce serait à lui. Pendant ce temps là, je m’attachais à examiner la bouteille en cristal récupérée chez Cecilia qui contenait le vin. A l’aide d’une loupe artisanale, je découvris sur le pommeau de celle ci la marque du Loto Phagos, fleurs nées des blessures que Déméter infligea à Hadès. Il s’agirait d’une drogue originaire de Cyrene aux mêmes propriétés que les eaux de Lethe.
Entretemps Caius parvint sans difficulté à obtenir d’Ennios un paquet que Cecilia lui avait confié, en attendant de pouvoir le rejoindre… Sans grande surprise la bague en Sardoine s’y trouvait. De belle facture, les serpents enveloppaient la pierre orangée et glissaient entre les lotos phagos ciselée sur le métal fin. Caius lui même n’y croyait pas… lorsqu’il sortit finalement de la demeure de l’ébéniste, il se rendit compte alors qu’un homme l’observait, dans la vingtaine, peau olivâtre, androgyne. Finalement il rentra chez lui sans prendre de risque en s’assurant autant que possible que l’homme ne le suivait pas. Nous apprendrons plus tard que le jeune homme n’était autre qu’un adopté de plus, Laevinus Orion Favonius, fidèle bras droit du dominus et responsable officieux des services de renseignements de la Domus.

Au retour des investigations de chacun, nous croisâmes sur le retour Valerius Corvus Andreas Regalis, le nouveau pater familias des Corvii. Venu rendre visite à notre cousine Aeria, il repartit en nous rabâchant ses sarcasmes habituels. Cet à ce moment que Caius reconnu l’inconnu qu’il avait suivi et que les derniers doutes furent levés sur Orion… malgré la vindicte de Caius, il ne fit nul doute qu’Orion faisait partie de la famille.

J’eus alors une conversation avec Milo, pour connaître son avis. Persuadé qu’un mariage avec un Publicola vaudrait mieux qu’un mariage avec un Corvus, je tentais d’obtenir son appui. Je perçus alors la rivalité sous jacente que Milo semblait ressentir vis à vis de son père et il me promit de considérer la possibilité d’épouser notre cousine en échange de la connaissance du moyen de pression que notre Dominus avait sur son propre père. Il nous appris que la fiole venait d’Andrinople et il la demanda en échange, mais il s’agissait d’un objet que je préférais garder.

Moi et Caius allâmes donc voir Orion, qui semblait proche du dominus et qui pourrait nous éclairer sur la marche à suivre. Sa chambre recelait des senteurs de fleurs assez fortes. Des fioles et pots étaient disséminés de part et d’autre. Il nous avoua ne pas connaître les problèmes de la famille et nous amena dans les dédales de la Domus jusqu’au Dominus, qui nous nous rendîmes compte à cet instant, n’avait jamais quitté la Domus. La bague en Sardoine et les différents objets en notre possession lui furent remis. Notre Dominus nous confia l’existence d’un courrier d’Adrianople qu’il avait intercepté, entre le père de Milo et d’autres individus, prouvant que le père de Milo traitait avec les stryges.
Suite à cela, j’allais de nouveau retrouver Milo, avec les documents que le Dominus m’avait confié. Milo m’apprit que son père avait tenté de prendre contact avec l’évêque pour empêcher la venue du préfet. Lors de nos échanges je lui informai que Crispus était sans doute présent et que sa galère mouillait à Jaffa, et constatait qu’il portait au doigt un bague ornementée de serpents et d’un loto phagos doré. Alors que je lui parlais de Crispus, il sembla comprendre quelque chose et il retira le bijou sur le champ. M’interrogeant sur cette bague, il m’informa que plusieurs de ces bagues existaient et qu’elles avaient toutes été fabriquées à Rome. Crispus l’avait offerte à son père qui la lui avait confiée à son tour.
Le père de Milo a pris contact avec l’évêque pour tenter d’empêcher la venue du préfet. Milo porte un serpent avec lotus doré / loto phagos et serpents. Cadeau d’un fils de l’empereur Crispus, donné lors de sa naissance au père de Milo, construit par les mêmes artisans de Rome. Il a compris qq chose vis à vis de



Marcus à son tour prenait beaucoup de plaisir en la présence de dame Messalina, femme du préfet auprès de laquelle il prit beaucoup de plaisir. Il lui annonça nonchalamment qu’il pouvait lui vendre des ouvrages, et dame Messalina en contrepartie trouva fort amusant de préparer une fête pour que cette annonce fut faite publique… La machine de guerre était lancée.

Aeria commençait à gagner peu à peu la confiance de Psecas. Celle-ci lui montra une plaquette, présent de Cecilia à Psecas et Hecube, portant des symboles de protection, deux khimera portant un coeur. Cet objet nous apparût après recherches comme étant antérieur aux coptes, datant peut être du VIIIème au Xème siècle avant la naissance de notre seigneur le Christ. Cet objet de protection nous rappela notamment les thèmes symboliques utilisés dans le rite copte de la transubstantation ayant pour objet de guider l’âme au paradis. Aeria voulu dessiner les motifs de la plaquette pour en faire une étude plus approfondie, mais alors qu’elle effectuait ce travail de copiste, elle vacilla peu à peu, et s’effondra dans un état proche du coma et de la transe. Elle fut transposée dans un paysage onirique, de grands champs de fleurs s’étendaient à perte de vue. Une brise douce portait la senteur des pétales et parfumait l’air tout autour. Aeria s’avançait, des jeunes femmes douces et agréables l’invitaient à s’avancer plus avant, une senteur douce et apaisante. Alors qu’Aeria voyait son âme guidée vers le très haut, Cacilia ne voyait que sa maîtresse à terre, baignant dans le sang et elle couru chercher de l’aide. Aulus fut le premier prévenu et alla nous quérir à notre tour et nous administrâmes les soins nécessaires à notre cousine, mais ne pouvions rien faire sans sa volonté de vivre… heureusement, à force de prières, elle fit volte face et tourna le dos avec peine à cette promesse de paradis. Elle ouvrit les yeux, ses lèvres étaient tremblantes et de chaudes larmes baignaient ses joues pales. Je sentis sa main se crisper sous l’effet de la colère et de la frustration. J’examinais la tablette, faite en partie du cœur pur d’un être humain… quel étrange objet.
Je restais à son chevet et confiais la tablette à Caius qui alla faire des recherches et la laissa à qui de droit. Caius ayant bien compris qu’Hécube en possédait une autre alla lui arracher la sienne. Encore une fois, cela valu aux Laevinii un flot d’insultes et de malédiction, mais Caius afficha un sourire satisfait, la deuxième plaquette en main.

Il confronta alors le Dominus, lui posant des questions, et au nom de Iontus celui sembla prêt à bondir sur Caius, comme fou de colère. A ce moment les yeux du Dominus roulèrent dans leurs orbites, un voile d’incompréhension se tissa sur son visage et il aperçut la tablette que Caius portait sur lui. Feulant comme un chat il bondit en arrière, comme si un gros chien était apparu devant lui et s’apprêtait à lui bondir dessus à son tour. Nous arrivâmes à ce moment et le Dominus reprit contenance avec difficulté.

Après concertation nous trouvâmes cela étrange et nous envoyâmes Orion auprès du Dominus. Aeria se remettait peu à peu de ses émotions et commença à percevoir des papillons tout autour d’elle… Quelques instants plus tard, un drame survint. Orion venait d’être retrouvé en sang ! A nouveau nous nous précipitâmes vers le lieu du drame et je pratiquai immédiatement la médecine sur sa plaie. Une dague effilée l’avait blessée, mais par chance ne l’avait pas tué. Il délirait, nous demandant pourquoi ô pourquoi le Dominus l’avait frappé, pourquoi il avait essayé de le tuer… Cela nous apparut comme une évidence. Notre assassin était là, il rodait ! Je donnai donc les soins d’urgence et à ce moment je compris que Milo était la cible suivante. J’invectivai Aulus lui demandant de rejoindre Milo. Aeria semblait avoir les visions de papillons noirs et se dirigeait déjà vers son futur époux alors que j’en faisais la demande à Aulus…

Aulus arriva devant Milo, qui fut surpris du manque de tact de notre gladiator alexandrite. Alors que des échanges de politesse froide étaient en train de s’échanger, une forme sombre tomba du plafond et s’abattit sur les hommes. Aulus poussa Milo et lui évita une blessure mortelle et ce dernier se mit à courir. Aulus le téméraire fit barrage de son corps et nous fit gagner un temps précieux. Alors que les gardes accouraient, l’assassin les accueillait les uns après les autres, laissant une trainée de cadavres s’effondrer sous sa lame d’os. A ce moment Caius arriva et brandit la plaquette copte.
Le visage du Dominus fondit, et tomba en sable. Des bandelettes apparurent tout autour de son corps. Aeria vit Le papillon de son âme exploser et se désagréger dans l’éther. Son corps et ses âmes partirent en poussière de sable. Au milieu sous la poussière, un scarabée noir nous apparut parmi ses reste. Il se mit à se craquela, exhalant à chaque claquement une fumée verdâtre et épaisse. Nous reconnûmes à notre surprise le type de scarabée utilisé pour inclure les cœurs dans le rite de momification.
Il ne reste plus rien sinon un anneau, un loto phage avec des serpents, portant une pierre complètement noire et non en sardoine. Nous eûmes alors l’intuition que cette bague permettait de savoir où se trouvaient les autres bagues en sardoine.

Lorsqu’Orion reprit conscience, il nous indiqua où le Dominus se trouvait. Moi et Caius découvrirent le cadavre de notre Dominus. Sa poitrine ouverte en deux, délestée de son cœur qui avait été arraché. Peu à peu son corps se décomposa et en quelques dizaines de secondes tomba en poussière…

Dans les quelques jours qui suivirent, notre famille fut réunie pour voter le successeur de notre Dominus. L’advocatus nous lut les dernières volontés du Dominus et nous apprîmes que moi même et Caius étions pressentis pour prendre la suite des affaires. Vous connaissez déjà la réponse, mais cela n’aurait pas été possible si ce n’avait été sans le désistement de Caius qui était nettement plus dans la lignée de ce que la famille attendait. Cela ci demanda un accès à la porte noire en ma présence bien sûr. Je le lui accordai. Et ainsi le vote fut donné en ma faveur.

Un coffret me fut remit, contenant une clé à quatre battants donnant accès à la porte noire. La clé était finement ouvragée et était forgée d’un métal inconnu.
Ce jour là, Aeria vit un jeune homme translucide, flotta dans l’éther, brun, habillé en tunique simple, marmonnant des paroles dans le vide… Il se tourna vers elle et ressentit une grande frayeur et elle arrête de le scruter. Il disparut, lui et le papillon blanc qu’il portait sur l’épaule…



Après ces rebondissements, le temps se dilua un peu, l’oppression des dernières journées diminua sensiblement. Aulus se remettait de ses blessures à une vitesse impressionnante, tandis que ce pauvre Carolus gémissait jour et nuit, pour reprendre connaissance et dépenser le peu de force qu’il avait pu économiser à grogner. Le seul élément étrange à ce propos fut un morceau de soie sur lequel le mot « eucharisto » était écrit, ainsi que le voulait une ancienne tradition d’Etrurie.
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Message  YannD Sam 21 Fév 2009 - 17:44

Un certain nombre d’événements se produisirent par ailleurs. Tout d’abord, le premier vicaire reçut un blâme suite aux plaintes de Gracchus. Celui ci fit même ouvrir une enquête pour corruption et les légionnaires allèrent jusqu’à mettre sous scellé certaines possessions de l’évêque en son absence.
Gracchus poussa le vice jusqu’à enquêter sur la famille des Cornelii dont Aulus fait partie. Les Cornelii ne sont pas une famille mineure, bien qu’elle eut perdu toute influence à l’est de Rome, elle possède encore des intérêts en Gaule, Bretagne et Hispanie et garde son prestige de famille militaire

Puis au terme d’une semaine de répit, dame Messalina, épouse du préfet, nous reçu à une petite réception privée dans l’après midi. Après que moi même, Caius, Aulus, Marcus et Aeria nous fûmes installées, un spectacle à notre attention démarra. Des prières à la gloire de Dieu furent entremêlées à d’autres rites de nature païenne… Puis elle sortit des eaux, on eut dit Aphrodite et la grâce qu’elle dégagea à ce même moment suggérait qu’elle fut poussée par une dizaine de Naïade hors des eaux, comme portée par l’écume. Elle était entièrement nue. Son corps jeune et charnel exhalait la vie, la jeunesse, le désir… elle se mit à chanter d’une voix cristalline d’une limpidité rare. Ce champ, ce jeune corps presque offert, les épices me firent oublier un instant mon propre corps, qui se rappela alors à moi !

Dame Messalina fut alors remplacée par un groupe de guerriers qui faisaient danser leur lames dans des gestes précis et mortels, tournoyant les uns entre les autres, qui nous évoquait des braises dansant dans l’âtre d’une cheminée…

Les esclaves nous amenèrent alors de quoi déjeuner, et posèrent des assiettes en cuivre sur lesquelles ils posèrent de grandes tranches de pain. Il nous amenèrent un pot persan empli de crème chaude dont Caius se saisit. Il avait perçu l’incident et grâce à son intervention, mes cuisses accueillirent lourdement un plat qui se renversa sur mes vêtements. Je profitais de l’occasion pour me changer et confier ma tunique à Adriel.

Dame Messalina nous rejoint ailleurs. Marcus voulut lui offrir un parchemin original à mon immense consternation ! Heureusement elle refusa et n’en demanda que la traduction. Elle commença à nous avertir de différentes choses, notamment que les centurions de son époux lui avaient rapporté que les Laevinii s’apprêtait à faire la vente d’ouvrages malgré l’interdiction dont cet activité faisait l’objet par édit impérial. Une certaine rivalité se ressentait par ailleurs entre notre cousine Aeria et la femme du préfet, elle n’appréciait que peu la concurrence mais lorsque nous mentionnâmes son époux elle redevint sérieuse. Elle nous apprit que son époux avait des problèmes avec le temple de Memphis, et avec l’ancienne religion de manière générale.
Elle nous fit alors mener dans les jardins, ou un deuxième banquet nous attendait. Alors que la conversation se poursuivait, elle nous fit amener différents plats. Sans comprendre, au début tout au moins, de quoi il s’agissait, nous nous rendîmes compte que les plats étaient indignes de gens de notre condition. Le vin était aigre, la nourriture était recouverte de piment, tout semblait être fait pour nous déplaire. Elle arrêta ce petit jeu au moment ou Marcus croqua à pleine dents un piment pour en prendre la couleur rouge écarlate, il se noya dans le vin aigre et nous expliqua que ce repas était un exemple des pièges que son époux nous tendrait plus tard au cours de la vraie réception. Elle nous demanda d’informer notre famille de ces pièges. Nous étions surpris de son franc-parler, mais nous comprîmes à quel point le nom des Valerii comptait à ses yeux. Notre gens lui semblait honorable et elle souhaitait nous préserver. D’autant que Milo lui avait rendu visite et lui avait parlé en plus grand bien de notre famille. Elle se leva alors et nous rendit le vieux que Marcus lui avait confié. Il était enroulé sur lui même, de bonne facture, en papyrus, et portant des hiéroglyphes très anciens et le dessin d’une tête avec un crâne plus allongé que la normale.
Elle nous invita alors à partir. Les esclaves autour des nous portait les stigmates d’une opération chirurgicale, leurs cordes vocales avait été tranchées. J’observais Messalina partir, en dehors de la qualité et de la beauté de son corps, je remarquais qu’elle semblait contenir sans doute la douleur des coups de son époux et qu’elle semblait souffrir d’une épaule, peut être due à une blessure sur l’omoplate… Enfin, nous partîmes…


A SUIVRE
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Message  YannD Dim 31 Mai 2009 - 19:17

Je profitais de quelques instants de libre pour avoir une conversation avec Milo. Il nous informa que la bague en sardoine est importante au regard des deux serpents blanc et noir qui symbolisent la victoire des romains sur les alamans, le serpent romain dévorant l’alaman. J’appris que la bague fut conçue à Rome par une famille d’artisans, sur laquelle l’empereur a exclusivité depuis le premier césar. La légende raconte qu’on baigna la première bague dans le sang des treize conjurés, ceux qui portèrent leur dague contre le premier césar. Depuis la bague fut donnée en cas de victoire sur une menace importante vis à vis de l’empire. Nous apprîmes par ailleurs que le premier fils de l’empereur reçut cinq autres anneaux en plus du sien propre, chacun portant le nom d’une des planètes protectrices des empereurs. Crispus se fut assigné la planète jupiter, Milo la bague du mercure, mais nous n’apprîmes guère à qui furent dévolues les planètes de Venus, de la Lune et de Mars… la Terre étant réservée au domaine impérial. Milo me glissa par ailleurs l’information que le mariage de Messalina fut arrangé à Rome par les Volusii, information vraisemblablement à exploiter plus tard…

Alors que nous informions peu à peu les membres de la famille afin de leur éviter toute déconvenue lors du repas, Primus vint se présenter à la Domus, avec sa nonchalance et son impertinence usuelles. Il eu le culot de traiter Milo en esclave qui ne réagit pas et qui lui apporta un verre de vin à sa demande. Ce n’est qu’après avoir bu quelques gorgées que Milo lui fit part de la manière dont les problèmes étaient traitées à Rome… Primus devint alors pâle, autant en raison de la peur d’être empoisonné que des premiers effets provoqués par la drogue qui se répandait dans son corps.

Nous partîmes donc au gala… en ce début de nuit, des esclaves trainaient les dépouilles des deux taureaux saignés en l’honneur d’Alexandre et de l’arrivée de Flavius Julius Crispus, le fils de Constantinus Primus, Imperator Caesar Romanum. SPQR. Crispus, depuis le pont de sa galère amirale, regardait le sillon carmin se dessiner sur les quais, et rêvait déjà à la nuit de plaisir et de joie qui l’attendait
Au loin, les Castillii faisaient jeter par dessus bord les corps des galériens qu’ils avaient épuisés aux avirons. Une série de corps flottant suivait la galère carthaginoise. Iontus et Circea Castillus se tournaient vers le port, négligeant les vies qui s’éteignaient dans la moiteur glacée de l’océan. L’argousin avait encore les mains et les yeux rougis d’avoir fait tonner le tambour de guerre pendant deux jours et deux nuits.




Les festivités se tenaient dans une vaste Domus, construite autour d’une vaste demeure de type égyptien, orné de fleurs de lotus. A l’entrée, Artemis, Athéna et Aphrodite côte à côte se toisaient et s’invectivaient, leur colère à jamais figé dans le marbre rose du palais. Je priais pour que la vision ne soit pas consacrées et qu’aucune Eris ne jette en ces lieux la pomme de la discorde, j’avais fort à faire. J’eu un regard pour une fresque représentant Persée qui luttaient contre une végétation hostile et luxuriantes, faite de murs de lierre et de mousses marines, pris au piège dans un labyrinthe végétal. L’espace d’un instant je regardais l’assemblée, imaginant tout autour de moi ces gens comme autant de buissons épineux qui me barraient la route. Il me fallait annoncer officiellement mon investiture, faire taire les rumeurs colportées par Marcus et annoncer officiellement le mariage entre ma cousine et le jeune Milo. Je donnais des instructions pour faire cette annonce au premier tiers de la soirée, pas avant, de manière à désamorcer toute tentative à nuire à notre famille

Maximus portait une magnifique armure fraichement cirée, il nous salua en nous embrassant de son air protecteur. Il nous mit en garde toutefois « méfiez-vous des gens d’Argos ». Je regardais alors les statues en marbre blanc importées d’aphrodisias en Asie mineure. Les huit généraux d’Alexandre à Babylone, représentés dans le marbre blanc n’auraient pas eu honte d’accueillir à leur côté ce digne Patricien, et les prestigieuses écoles de sculpture d’Aphrodisias auraient pu sans nul doute rendre hommage à son honneur et immortaliser le centurion. Ces œuvres rendait grâce à la réputation d’ Argos, célèbre pour ne vendre que des produits de luxe. L’île payait cher son indépendance à l’empire en versant mensuellement une forte taxe, l’orientant vers les commerces lucratifs, en particulier avec Rhodes.

D’autres de nos cousins nous rejoignirent. Valerius Numerius Decimus, ancien alexandrite a vécu de nombreuses années à Jérusalem, où nous nous croisâmes, sans guère échanger davantage. J’étais intrigué par ses rapports avec Aerius, celui ci ayant étudié les ruines de l’ancien Temple de Salomon. J’étais encore plus intrigué de savoir que l’ancien Dominus l’avait fait envoyé à Jérusalem. De quoi voulait il se débarrasser ? A ses côté se tenait le digne et strict Laevinus Tarquinus Severus, originaire de Carthage. Je n’avais pu voir que son père lors de mon bref séjour en cette cité mais son fils semblait en porter tout la dignité et son autorité vindicative, ne souffrant guère la croyance d’un peuple en l’amour du Christ.

Un parfum, un mouvement, une présence attira mon attention… La Domina Messalina vint nous présenter ses hommages, je me contins en mon for intérieur… sa robe écarlate épousait ses courbes et il me traversa l’esprit de l’imaginer au creux d’une fleur et d’en voir les pétales rougeoyant tomber au gré du vent les uns après les autres. Mais cette fois ci cette Aphrodite resta vêtue et je n’eus guère à prendre davantage sur moi.

Je ne me rendis qu’à peine compte que Marcus avait disparu. Par chance Aulus et moi-même avions convenu qu’il ne s’en sépare pas. Severus Tarquinus accompagnait également les deux hommes. Marcus eut une discussion fort divertissante avec Corvus Andreas Regalis, le dominus des Corvii sur le mauvais goût d’avoir un dominus chrétien…
Nous croisâmes entretemps les gens d’Argos. Demitria était une jeune femme d’un mètre soixante dix, ses cheveux noirs étaient ceints d’un diadème, orné de topaze et sa tenue était typiquement gréco-romaine.
Héléna était en retrait, allongée près d’une table, elle jouait avec les fruits disposés à ses côtés. Très belle, ses cheveux étaient coiffés en arrière, à la grecque. Elle portait une tenue de soie qui voilait son corps, et elle faisait glisser ses pieds nus sur la couche.
Un autre homme, d’une trentaine d’année, se tenait encore plus en retrait. Il portait une simple tunique de lin teintée en rouge, mais il possédait une riche dague à ses côté. Il s’agissait vraisemblablement d’un garde du corps, son regard froid et inquisiteur surveillait l’environnement tout autour de lui.
Malgré leurs tentatives, nous évitâmes de trop nous en approcher et de répondre à leur proposition de ventes de statue.

Gracchus alla s’enquérir de différents ouvrages qu’il pouvait obtenir auprès de Marcus. Heureusement Aulus et Tarquinus me mirent au courant et je réprimandais violemment Marcus pour son manque de jugement.

J’eus la chance de pouvoir discuter avec le Hermes Dabeth, grand prêtre du monastère copte de Kerepti, tout de noir vêtu, avec une épaisse barbe blanche dont la couleur ressortait vivement au regard de sa grande tunique noire de prêtre.
Il me fit part du malheur dont souffrait Ankelika, une suivante d’Hermes qui l’accompagnait et qui souffrait d’une maladie grave. Je proposais de mettre mes connaissances à profit mais il repoussa la demande à demi mot. J’espérais pour ma part pouvoir nouer des liens avec les Coptes, mais ceux ci restaient très froids à leur habitude. Et je crois que Caius les a rejoint depuis…

Iontus et Circea eurent quelques mots violents que nous entendîmes :
« tu crois que si la bête est libérée et va dans les rues… »
– les laevinii devaient s’occuper de ça
– l’ancien dominus est devenu incontrôlable.
C’est à ce moment que la salle de Sérapis s’ouvrit, depuis les portes nous pouvions voir au bout de la salle de vingt mètres une statue d’Alexandre vainqueur, son épée à la main et l’autre main sur le monde. Sous les pieds du conquérant, une représentation d’Isis donnait le sein à un Alexandre encore nouveau-né. Deux grands braseros situés au cœur de la salle exhalaient une fumée épaisse et parfumée qui donnait un air irréel à la représentation hiératique du grand général. Les danseuses orientales balançaient leur corps à un rythme lascif au milieu des banquettes disséminées dans la vaste pièce, dont l’issue invisible était masquée par une vaste tenture. J’hésitais à entrer dans la pièce, les odeurs et l’odeur âcre m’assaillit mais je fis l’effort de m’avancer pour ne pas refuser l’invitation de l’édile du quartier royal, Canefer Lounephelon. Nous échangeâmes quelques mots, et le luxe de ses atours et sa forte odeur de parfum allaient de paire avec sa langue fourchue et ses allures princières. Sa malice irradiait de ses yeux noirs et se reflétait sur son pectoral d’or. Il jouait de ses boucles d’oreilles d’or et poussa l’audace jusqu’à mettre la main à la garde de son kopesh d’apparat. L’échange fut désagréable et j’eus préféré discourir avec Asherion, l’édile du quartier Gamma – l’homme semblait plus âgé à en croire ses cheveux blancs et ses yeux bleus m’inspiraient davantage de confiance. Après avoir pris les précautions d’usage, évitant os de poulet pointus, boissons empoisonnées, et autres épices qui aurait enflammé ma bouche plus que mon âme, je sortis, me préparant à faire déclamer mon discours.

Je remarquai Milo, Demetria et Circea… malgré une inimitié latente, Circea et Demetria semblaient se connaître. Je ne perdis pas plus de temps et fis attrouper les différents dignitaires du banquet. Je me présentai donc comme Valerius Laevinus Theophilus Pietus, prêtre et nouveau Dominus des Laevinii
Je fis tout d’abord taire toute infamie sur la famille et la vente de livres originaux. Par la loi même de l’Edit Impérial, je me faisais un point d’honneur à faire châtier quiconque oserait contourner cette loi et faire appliquer la sentence adéquate : la mort. Pour le reste j’assurai de pouvoir exécuter ma double charge et malgré les pressions affirmai avec force ma volonté de garder mes croyances, comme quiconque chez les Laevinii était en droit de le faire. Pour conclure je fis approcher Milo et Aeria et annonça leur mariage, ce qui me valu le départ de Corvus Andreas, furieux de la nouvelle. Milo prit alors la parole et je m’effaçai, le mariage serait célébré à Rome. Dame Messalina quant à elle vint saluer les futurs mariés et leur accorder sa bénédiction, au grand dam du préfet.

Après ces quelques effervescences, Iontus nous entretint moi même et Aeria en privé, nous fûmes mis en garde contre la fiole de sang, qui selon lui serait une clé du tombeau d’Alexandre. Par ailleurs, ce tombeau serait maintenant la prison d’un enfant de Déméter. Les enfants de Déméter sont aussi les créatures que nous appelons bêtes chtoniennes, créés par la déesse pour se venger de l’enlèvement de sa fille perséphone par Hadès. Ces créatures sont réputées pour prendre, comme le Minotaure ou les Gorgones. Le créateur de la lignée des Laevinii aurait conclu le pacte d’Agrigente afin de protéger la clé du Séma. Malheureusement l’ancien Dominus trahit, il a caché la fiole.

Pendant ce temps là, au grand plaisir de gracchus, Crispus se fit approcher par les jeunes femmes d’Argos, et l’autre jeune femme s’approcha de notre cousin Marcus accompagné d’Aulus et Tarquinus.
Elle l’invita dans une alcove en retrait et l’invita à s’allongea sur sa couche, devant les airs offusqués d’Aulus et Tarquinus. Alors que Marcus s’apprêtait à mener sa petite affaire, Aulus tenta de l’en dissuader, mais Marcus n’eut à lui répondre que « allons, ne dites rien au Dominus, promis, je vous laisse les restes »
Aulus fut sur le point de sortir de ses gonds, mais une jeune femme s’approcha « si vous ne voulez profiter du plaisir de la chair, vous prendrez bien un peu de thé ». Elle fit alors verser de l’eau chaude sur de fraiches feuilles de thé, laissant s’échapper une vapeur parfumée du récipient. Tarquinus, sur la défensive but un peu mais Aulus, plus prudent ne toucha pas à son bol de thé. Il fit bien car Tarquinus fut pris d’étourdissement et quitta la pièce. Aulus commença à s’énerver, invectivant Marcus de sortir, mais à ce moment il sentit une vive douleur à la cheville. Il vacilla posa, un genou à terre, et dans sa vision troublée put voir un serpent glisser sur le sol… La jeune femme lui fit un sourire léger avant qu’il ne s’évanouisse dans les limbes… Marcus, ne se démontant pas, finit son ouvrage…

Nous retrouvâmes Aulus, encore sous l’effet du poison qui nous prévint que Marcus avait disparu dans une alcôve dans laquelle nous n’avions pas accès. A ce moment nous entendîmes un cri dans les jardins venant de la colonne de Trajan. Immédiatement les légionnaires s’agitèrent et les accès au jardin furent suspendus, par ordre du préfet… Nous pûmes voir des esclaves emmener des vêtements de bonne qualité souillés de sang. Gracchus vint nous voir, laissant le préfet derrière lui, livide, absent, claquant des dents, un filet de bave glissant de ses lèvres.
Près de la colonne, Marcus tenait encore le gladius recouvert de sang qui avait pénétré le ventre de Crispus, gisant au sol dans une mare de sang. De loin nous vîmes qu’il ne portait plus sa bague en sardoine, et que Marcus portait à son côté une bourse de 13 deniers.
Marcus fut enchainé et nous fut confié jusqu’au jugement. Alors que nous procédions, la foule nous observait… Nous nous rendions à la Domus alors que nous croisâmes Ennios qui nous informa qu’il avait reçu une commande sur la pomme de la discorde, commandé par Héléna, dont il avait encore un magnifique croquis. Je le remerciais chaudement et lui accorda ma bénédiction pour son mariage, et lui fit préparer quelques présents pour l’occasion.

Nous rentrâmes à la Domus où Hécube faisait grand bruit du vol dont qu’elle avait commis. Je lui proposais alors de travailler pour nous. Elle devait nous apporter des informations et nous la payions en échange, au fur et à mesure. Elle accepta à contrecoeur mais finit par accepter, et je laissais Orion s’occuper d’elle afin qu’il la compte parmi sa série de contacts.
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Message  YannD Dim 31 Mai 2009 - 19:18

Nous mîmes alors Marcus au cachot, sous la surveillance de Bonus. Marcus tenta de corrompre notre force de la nature mais n’y parvint pas. Il fut même sur le point de faire les esclaves se révolter, mais heureusement Bonus frappa du poing sur la table. Le visage de Marcus se trouvant précisément entre le poing et la table, celui ci finit par se taire.

Je demandais alors expressément à Orion de faire surveiller l’entrepôt où la statue de bois qu’Héléna avait commandé était arrivé et d’essayer de récupérer cette statue. J’étais persuadé que l’action d’Héléna et le meurtre de Crispus étaient liée. Le départ imminent d’une petite galère marchande de Rhodes, près des entrepôts royaux attestaient cette hypothèse, puisque l’armateur de ce bateau rhodien n’était autre que Rufus Marcus Furius, le tribun.

Je profitais du peu de temps qu’il nous restait pour rendre visite à Achab et Septima, qui logeait près du Pharos, à proximité d’un ancien temple d’Isis, à proximité des artisans et des marchands les plus fortunés.
Sur place, je restais pantois devant certaines scènes du Decorum de la Domus. Les actes de Jésus étaient représentés sous forme de mosaïque, soignant les pestiférés, descendant de la croix, tressaillant sous la lance de Longinus. Achab nous reçus avec les insignes des lauriers argentés, titre indiquant un titre possible de consul.
Achab nous apprit que notre famille avait permis à deux familles ennemies d’enterrer la hache de guerre alors qu’elles étaient en conflit depuis Troie. Un pacte d’Italie empêchait les forces en question de venir ici, mais notre ancien dominus initia un déséquilibre. Parmi les choix possibles, nous avions alors Argos et les Vénétak, Syalque et Andrinople. Notre famille pouvait exploser si des choix différents étaient appliqués au sein de notre lignage, engendrant d’autres conflits internes, et elle n’y survivrait pas. L’intégrité de notre famille devait se faire à un prix, celui de se salir les mains si cela était nécessaire. Je pris alors à nouveau la mesure de la charge, et Achab me questionna sur mes motivations, pourquoi je voulais protéger ma propre famille. Je lui répondis alors à peu près ceci : « bien sûr je souhaite protéger notre famille, la bibliothèque, le passé. Je ne souhaite pas garder ce savoir pour notre famille seule, ni comme simple arme pour assouvir nos ambitions. Je crois sincèrement que cette connaissance doit être partagée et protégée, utilisée pour le bien du monde et du monde qui la peuple, respectant nos traditions et les développant au delà de la simple préservation pour la préservation. »
Achab me remit alors un vieil anneau orné d’un gros saphir taillé sur lequel les lettres SPQR étaient inscrites « la plèbe est la meilleure alliée de tout patricien »
Achab nous apprit plus tard que le vieux lion de Rome correspond au mithraïsme répandu dans la Mare Nostrum. Le grand prêtre de ce culte se fait surnommer le vieux Lion.



Un peu plus tard Orion nous indiqua avoir mené son opération à bien et nous donna rendez vous dans une des succursales du cousin Carolus.
Rufus Gaius Furius était dans nos mains. Quatre coffrets remplis de pièces, bijoux, joyaux nous attendaient dans la pièce, ainsi que 7 rouleaux de papyrus finement cerclés de métal et la fameuse statue de bois. Les 7 rouleaux narraient l’histoire de la naissance du dieu Ibis et architecte Imhotep, ainsi que de la légende d’un jeune homme qui découvrit les parchemins d’Imhotep et les petits sarcophages contenant des momies d’Ibis. Grâce à cette découverte, l’enfant aurait apporté la lumière de Ra sur le tombeau, Ra aurait redonné vie et divinisé Imhotep, concrétisant mathématiques et astronomie. Chose curieuse, toute sorte de commentaires en cunéiforme avait été annotés.
Gaius était attaché sur une chaise, amer, arguant de sa survie et des ennuis qui nous attendaient. Il nous apprit qu’il devait acheter la statue pour le compte de son père et la remettre à Héléna. Il nous apprit également que les rouleaux avaient été excavés de fouilles au nord de Memphis, fourni par Prias et serviteur d’Héléna. Gaius nous éclaira sur Cecilia, elle était l’amante de Crispus et possédait sa bague de sardoine. Elle refusait de la céder et il l’a enfermée et l’a assassinée, sur un ordre du tribun Rufus, alors que Prias était présent. Nous apprîmes même qu’Hénéla était la chef des Vénétak et que Demetria s’était vantée d’avoir manipulée Marcus. C’est à ce moment qu’une forme spectrale apparut devant Gaius qui recula au fond de sa chaise, mais elle fonça sur lui et il se débattit. Tous nous reculâmes impuissant, alors que sous la pression de la forme fantomatique la nuque de Gaius se brisa. Nous venions de perdre notre seul témoin… et nous n’avions aucune preuve réelle. Je décidai alors d’envoyer une lettre à Maximus, arguant des faits, en signant la lettre du nom de Rufus Gaius Furius et en accusant Héléna et Démétria d’avoir fomenté le complot contre Crispus.
Dans la nuit même, Maximus Sabinus Pontus lança ses pérégrins à l’assaut de la frégate d’Héléna et de Prias, qui s’enfuirent en sautant de l’embarcation et prirent le large à la nage, alors que nous emportions notre prise de guerre à la Domus… Une enquête fut lancée à l’encontre de la famille d’Argos pour assassinat, suite à la découverte de dagues et glaives dans le navire et d’une suite de noms, dont celui de notre ancien Dominus, marqué comme ancien serviteur.

Une fois à l’abri, nous examinâmes la statue et nous rendîmes comte qu’un corps momifié était caché dans la statue, portant une tunique égyptienne et un pectoral orné d’un scarabée, ainsi qu’une sorte de pieu au niveau du cœur portant des inscriptions cunéiformes. Nous décidâmes de tout remettre à sa place et de cacher le corps derrière la porte noire.
Suite à des recherches additionnelles, nous découvrîmes dans les parchemins les notes suivantes « recherchez Tumuzid, fils de Sin ». Dans la bibliothèque, nous apprîmes que Sin est le Dieu lune, de la nuit et que Tumuzid est son fils, dieu des arts de l’honneur du respect et élève d’Ishtar, Arikel, Astarté, Aphrodite… Tumuzid était le dieu héros inspirateur de Gilgamesh.
Plus tard, Tarquinus se rendit sur les lieux de l’excavation, où un bref combat eut lieu… les plans d’ankhara et d’un monastère copte au sud, peut être en Nubie furent découvert. Mais ceci est une autre histoire dont je n’ai pas toutes les suites.


Suite à l’enquête, Gracchus fut démis de ses fonctions, suite à un ordre d’Andrinople lui demandant de revenir à Rome immédiatement, notamment après que la femme du préfet ait fait un voyage à Andrinople. Les conclusions de l’enquête furent présentées et débattues au sénat, et un vote très clair prononcé en faveur de l’innocence de Marcus suite aux preuves très claires. Suite au jugement, Crispus fut effacé des stèles sous ordre de l’empereur. La rumeur indique qu’il aurait trahi l’empereur et aurait eu des relations avec son épouse, ce qui aurait occasionné un froid intense entre l’impératrice et l’empereur. Constance devint alors l’héritier du trône. Par la suite, le préfet et le centurion se firent emmenés et nommés en crête. Un peu avant que les pirates reprennent leurs attaques de navire. Et évidemment nous n’oubliâmes pas de libérer Marcus de la cave.

Les trois légions stationnées partirent à Memphis, Thèbes et Jaffa

Quelques semaines plus tard, je reçus une invitation à destination des laevinii de nous rendre à Rome au sein de la prima domus des publicolae pour un mariage officiel entre Aeria et Milo. Tous les Dominii de toutes les familles sont invités.

Messalina accompagne son nouvel époux et nouveau préfet, c’est un Cornelius, accompagné de son conseiller administratif, Marikles Pantaimon. Un autre événement heureux eut lieu puisque la jeune sœur du dominus des Corvii pris pour époux notre fier et ancien gladiateur Aulus. Sa jeune épouse porte le symbole des anciens pharaons, à savoir une chaîne avec un serpent qui entoure un vautour.

Nous rendîmes visite à Iontus également, après qu’il affilie un sceau sur le front d’Aeria. Nous savions que Iontus et Circea étaient des conseillers importants du préfet de Carthago, connus pour leurs qualités de mécènes et leurs habitudes festives, en plus d’être originaire d’Ephèse. Mais nous ne savions pas qu’ils étaient des occultistes confirmés.
Selon Iontus la tablette retrouvée se nomme tablette de l’enfant du Dieu Scarabée. Il aurait appris aux hommes cette rune pour repousser ceux dont l’âme était non purifiée ou maudite.
Iontus apposa le symbôle de Core, déesse de la fertilité sur Cacilia et Aeria… c’est un symbôle vu à Eleusis en grêce. Les messagers de Core sont les papillons. La tradition que Iontus utilisa s’appelle
Alba Manci, il s’agit d’une vieille tradition qui permet de protéger les personnes maudites. Selon Iontus, ma cousine aurait pu mourir… une entité que Circea combat depuis des années planait au dessus d’elle. Selon ses termes, la gorgona serait de nouveau en activité…
Le symbôle de Corée d’Aeria est un vieux symbôle… Il semblerait que ce symbôle parle d’un pacte ancien pour enfermer les enfants de Déméter… Ce symbôle était un des quatre symbole et papillons.
La queue de la croix est parfois au nord est au nord ouest et le point change de place. Cela représente des personnes et des vieux cultes. Certains érudits comme strabon, virgile en parle sous des termes variés qui peuvent être repris comme étant le mystère d’Isis, Dyonisos, phénicien/phrygien/carthaginois, et Eleusis pour finir.










Avant de venir à Rome, Aulus fut invité par Messalina. Nous apprîmes que Messalina reprit la main sur la famille Vénétak résident à Alexandrie, dont la rousse aux yeux verts qui avait tant fait tourner la tête de notre cher Aulus. Dame Messalina prépara un spectacle dans lequel elle plaça des symbôles des ennuis auxquels nous pourrions être confrontés à Rome. Douze femmes et Messalina, représentaient les 12 rois de Rome, le sénat était composé de 12 Personnes. La pomme de la discorde lui fut présentée. Le cor annonçant la venue de l’empereur sonna, Maximus en personne vint quérir Aulus.
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Message  YannD Lun 4 Avr 2011 - 19:45

Cela fait des mois et des mois que je n’ai pas repris la plume, mais il est temps pour moi de reprendre le cours de mon récit. Je ne suis plus dominus, je ne suis même plus un être humain, malgré tout ma foi et ma volonté de me raccrocher à mes principes. Ce journal à partir de maintenant t’est destiné mon fils, puisses-tu comprendre ainsi ce qui m’a poussé dans mes choix et puisses-tu me pardonner de m’être éloigné des hommes. A la lecture de ces pages, tu sauras que ces notes sont précieuses et doivent être jalousement conservé à l’abri des regards indiscrets. Nombreux sont ceux qui luttent contre la foi et contre l’homme et peu sont ceux qui prennent à cœur la protection de l’humanité. Il y a certains faits que je ne te révèlerai qu’oralement, si tu souhaites suivre mon enseignement et la voie que j’ai choisie. Je pourrais te dire de ne pas faire ce choix à ton tour, mais je ne me donne pas le droit de te spolier d’une décision que j’ai moi-même effectuée.


Cette décision est liée à notre voyage à Rome, où il était convenu de lier ma cousine Aeria avec notre ami Milo de la branche des publicolae. Le cousin Marcus nous accompagna également. Une fois de plus j’avais tenté de le raisonner en l’avertissant qu’en tant que dominus, si jamais il devait à nouveau commettre des crimes impériaux, je serais dans l’obligation de révéler ses crimes. Il parvint une fois de plus à mettre mon calme à rude épreuve, et je n’arrive toujours pas à savoir s’il agit par orgueil ou par inconscience. Quoi qu’il en soit, nous partîmes pour Rome, quinze navires étaient affrêtés pour le voyage et notre propre navire était escorté par une birème. Après les derniers événements, le mois de voyage qui nous mena jusqu’à Ostium me fit du bien. J’avais pris de quoi étudier, car j’avais beaucoup à apprendre sur mes nouvelles tâches, mais surtout l’air de la mer et l’immensité du monde m’apaisa et me permit de me rassénérer.
Nous arrivâmes enfin à Ostium où les bateaux se réunirent pour décharger leur contenant de blé égyptien à destination de Rome. Nous franchîmes une écluse ce qui nous libéra le chemin pour remonter vers Rome par le Tibre. Lorsqu’enfin nous arrivâmes en ville, celle-ci était recouverte d’un brouillard pestilentiel. Une pluie lourde et huileuse s’abattait sur nous alors que nous étions en vue de l’aventin, les entrepots au loin dégageait une lourde fumée renforçant l’impression de paysage désolé, comme si la ville venait de brûler. Puis accostâmes et nous nous enfonçâmes avec notre équipage dans la ville à proprement parler. Même en pleine nuit, le port grouillait d’individus variés, et bientôt un cor d’infanterie annonçant la venue d’un capitaine tonna. A sa suite, le capitaine et une chaise à porteur portant les insignes des deux lions arrivèrent. Un homme d’une quarantaine d’année se leva de la chaise à porteur et nous accueillit. Il semblait avoir la quarantaine, portait des vêtements de bonne facture dont des bottes de guerre. A sa vue Milo sembla changer d’attitude et cela révéla une tension latente entre les deux hommes. Alors que nous avancions dans le port, Marcus fut abordé par une femme. Je n’ai plus les détails en tête, mais elle soutenait que Marcus était le père de l’enfant a qui elle avait donné vie. Evidemment Marcus essaya de se dépétrer de l’affaire, mais la femme était tenace et lui assigna un advocatus… Je ne sais comment il put s’échapper initialement de cette entrevue, mais il y parvint.
Notre hôte nous accompagna jusqu’à la colline de Caelius, au palais des Volusii ou nous pourrions séjourner, et qui se situait juste en face du palais des Valerii. Les femmes étaient mises à part dans une aile qui leur était dédiée. Les lieux dégageaient une austère majesté et j’avais l’impression d’être une souris dans une chattière. Nous pûmes chacun prendre nos aises. C’est un peu plus tard que deux gardes pictes envoyés par l’advocatus chargé de régler le litige de la progéniture de Marcus arrivèrent à la domus des Volusii et se mirent à suivre Marcus pour le protéger et le surveiller.
Je n’eus pas le temps, ni vraiment l’envie à vrai dire, de me méler une fois de plus des affaires de Marcus, puisque nous fûmes amenés dans l’atrium de la domus des valerii pour y dîner. Le ciel semblait être soutenu par des chérubins sculptés de toute part dans les murs et les reflets des torches sur les murs en granit rose rendait l’atmosphère apaisante. Nous nous restaurâmes tranquilement, après un long voyage.
Là nous apprîmes de notre hôte quels éminents personnages seraient présents pour l’union d’Aeria et de Milo. Bonus semblait considérer ce mariage avec abnégation, mais Cacilia était très protectrice envers Aeria et s’inquiétait de ses sentiments comme une mère aurait pu le faire de sa fille.
Quoi qu’il en soit, quelques invités prestigieux seraient attendus. ON nous annonça la présence de Valeria Volusus Lea, une amie proche de notre cousin Laevinus Caius Felix. Un centurion des pérégrin, Petronius Titus Arbiter serait présent en tant que supérieur de Sabinus Maximus Pontus, avec son épouse Valeria Dominica Septima. Valerius Corvus Andreas, le dominus des corvii était attendu avec sa sœur. Un inconnu, le grec Tarquinia Gregori semblait vouloir rencontrer le cousin Marcus en compagnie d’un ami personnel du nom de Demtius. Le célèbre théologien et évêque de Carthage, Agrippinus, disciple de l’évêque Cyprien serait présent. Senex Galerius Magnus était attendu également. D’autres dignitaires des branches Tulanus, Messala et Potiti nous feraient l’honneur de leur présence, mais les Phalto, Flacci et Maximii n’assisteraient pas à la cérémonie. Il était connu que les publicolae et les maximii étaient en froid, et je n’étais pas surpris de leur absence annoncée, j’aurais aimé toutefois que nos familles soient plus unies. J’appris également que deux hôtes de marque étaient arrivés à la domus sans se faire annoncer, l’un provenait d’Andrinople et portait comme armoirie la maxime de Constantin et l’autre le Semper Fidelis, bien qu’il semblait qu’il soit venu de cysiaque( ?).
Le lendemain, je me rendis au Capitoleum pour y faire des recherches sur notre famille et sur les Cornelii. Ces derniers avaient au moins un membre vivant recensé et vivant à Massilia, un certain Cornelius Scipion, patriarche des Cornelii, qui avait épousé une gallo romaine. Il semblait encore posséder des terres et une domus à rome, et le demi frère de Messalina, Aurelius Publius Status avait été son advocatus et avait pris sa défense.
J’appris également que le premier Laevinus que je pus retracer s’appelait Volusus Laevinus et qu’il avait été accompagné à Agrigente de deux consuls, Julia Brutus Tarquinus et Querinis Marius.
Les laevinii semblaient exister depuis 300 avant la naissance de notre seigneur jésus christ et avait obtenu le titre de famille de la gens en 146 avant la naissance de notre seigneur jésus christ, le jour même où Rome décida de raser Carthage précédent la troisième guerre punique. Enfin le sénateur Laevinus Caius Gracchus avaient œuvré en 29 avant notre ère pour lever le tabou concernant le sol de Carthage en tirant subtilement certaines ficelles de la politique romaine de l’époque. Il organise également l’implantation de la première colonie à proximité de l’ancienne carthage, nommée initialement Colonia Junonia Carthago et devenue par la suite Carthago Nova. Douze année avant notre ère, c’est cette-fois ci Lepidus qui ordonna la levée de la malédiction. Il s’avéra que Lepidus était l’époux d’une Laevinus dont le nom avait été soigneusement effacé des registres. Ceci mena à l’explosion de la famille entre ses branches alexandrite et étrusques et à la perte quasi-totale du pouvoir politique de notre famille.
J’appris également qu’un certain Senex, proche des Argos avait soutenu l’accession au pouvoir de notre ancien dominus et avait participé à un procès dans lequel il avait prit part. Alors que j’étais plongé dans ces recherches, il s’avéra qu’un étudiant grec nous observait, mais je ne pus l’interroger davantage.

Le soir, la réception devait avoir lieu. Marcus rencontra Demtius et Tarquinia Gregori qui se réclamait de la famille Dimities d’Alexandrie, une petite famille patricienne entre la thèbes grecque et rome. Je ne sus vraiment dire ce qui se passa, sinon que le cousin Marcus fut sans doute à la hauteur de sa réputation.
Je rencontrai enfin Titus Petronius Arbiter, un homme dans sa trentaine d’année arborant une boucle d’oreille en argent, ancien sculpteur, rome était pour lui une ville qui avait ce côté ou tout avait déjà été fait. Septima Dominica était pour sa part une belle femme d’une trentaine d’année, aux yeux noisettes, les flammes des torchères faisaient rougeoyer ses cheveux dans la pénombres et illuminaient son visage mutin, elle me fit savoir sans plus de détail que son oncle souhaitait me rencontrer. Je ne sais plus si c’est elle qui rajouta que je devais prendre garde à la quatrrième ville car elle engloutirait ma famille…

C’est alors que Titus nous indiqua à moi et Aeria un passage dont l’entrée nous avait été jusqu’à présent interdite, nous entrâmes et arrivâmes dans une salle rectangulaire, où était représenté un jésus crucifié entouré de deux portes. Sur chacune de ces portes étaient représentés deux papillons blanc, l’un d’entre eux était immculé et lisse et l’autre craquelé. Plus loin, derrière les portes, nous avions à choisir deux passages, l’un d’entre eux émanait une odeur de myrrhe, d’encens, l’autre dégageait une odeur de renfermé et de vieux livres. Au bout de chaque couloir une stryge nous attendait, un vampire. Ces créatures de la nuit, qui paient le prix de leur immortalité à travers le sang qu’elle boivent et prennent aux vivants, craignant le feu comme la lumière du soleil. Ces créatures sont capables de transmettre leur malédiction à d’autres personnes en buvant leur sang et en échangeant quelques gouttes de leur sang corrompu. Ainsi c’est ce que moi et Aeria sommes devenus cette nuit, des vampires. Le sire d’Aeria, l’ancien Beshter de la gens vampirique des Annakis se déclara à elle et lui donna la dernière étreinte. Le mien n’est autre que le Dracon, de la gens vampirique des Tzimisces, ancien ami et compagnon de Beshter, occultiste et ancien sage du clan. Lors de mon étreinte cette nuit là, j’entendis la voix du christ, les cris et insultes des autres juifs, l’image du sang qui semblait prendre vie… ma foi fut plus que jamais renforcée… mais le sang qui s’écoula en moi devint changeant, instable, au contraire de ce qu’il était jusque là, il pénétra jusque dans les rigoles de mon âme. Alors, après un instant de silence je crus voir une vague lueur bleutée quitter mon corps… Tu te demandes peut-être pourquoi j’ai accepté ce destin. Lors de mon entrevue avec le Dracon, je me suis remémoré ma conversation avec Achab. A l’époque j’avais compris que des forces occultes manipulaient les humains, qu’elles menaçaient la connaissance, la bibliothèque, la foi. Je pouvais oublier tout cela, et me contenter de protéger et répandre la foi humaine, mais je ne pouvais nier la présence de ces puissances. Ce soir au Pharos, j’étais prêt à faire des compromis pour le bien commun, que la devise que j’avais fait mienne, la devise de la famille prenait tout son sens. Comme pour équilibrer les enjeux de nos destinées, cette nuit là, le cousin Marcus fut étreint par Demtius, un ancien de la gens des Malkavian, ce qui fit de Marcus un adopté de cette famille. Je ne peux que croire qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence car malgré moi mon destin et celui de Marcus sont liés.
Par ailleurs, pour expliquer notre disparition cette nuit là, le patriarche des Valerii déclara que nous étions moi et Aeria morts, empoisonnés par des aspics. J’appris que Milo fut furieux et que Cacilia se suicida après avoir appris la nouvelle.
Au cours des mois suivants, je reçu une éducation de recueillement, de réflexion et de labeur. Le cousin Decimus assura le rôle de Dominus en mon absence, pour une très courte durée, il s’agit là d’un autre chapitre de cette histoire.


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