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Journal d'un ancien esclave [pour les yeux seulement]

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Message  Invité Ven 17 Juin 2011 - 23:57

Ceci est mon journal, si vous souhaitez faire un commentaire, veuillez le faire sur le topic prévu à cet effet. Merci.

Pas facile de trouver un livre intéressant ici. Tout ce auquel j'ai pu avoir accès dans cette bâtisse, ce sont ces traités sur la loi romaine. Il faudra que je me procure de quoi écrire pendant le voyage. Ce que nous allons voir en Dacie mérite sans doute que j'écrive un journal. Il aura certainement sa place dans la bibliothèque au milieu de tous les écrits obsolètes que nous possédons sur cette région.

Ilias me rend visite et m'apprend au passage quelques rudiments d'herboristerie qui pourraient m'être utiles. Il est vrai qu'il ne faut pas compter sur le sang des vampires pour me soigner sur le trajet. Je ne dois pas m'embrouiller inutilement l'esprit avec de la vitae si je veux accomplir ma tâche. Et pendant ce temps, mes cousins sont dans cette auberge, entourés d'hommes de femmes et d'enfants prenant du plaisir à se faire vider de leur sang. Il est tard et temps que j'aille me coucher. Je suis le seul à pouvoir superviser les préparatifs de jour et ainsi assister les serviteurs de mes cousins.

La journée se passe bien. J'apprécie ces moments de sérénité pendant lesquels je ne ressens pas les présences oppressantes des autres. Les prédateurs endormis, les proies se sentent plus libres. Divers ordres ont été donnés et je vérifie qu'il n'y a rien d'anormal ni d'inhabituel. Alors que je voulu aider au chargement, on me fit comprendre poliment que ce n'était pas ma place. Je me demande alors quelles sortes de lois prépare Trebonius pour l'empire qu'Antonius veut bâtir. Quel sera la place des humains ? L'égalité des hommes devant le dieu des chrétiens entrainera-t-elle un changement du statut des esclaves ? Quelle sera la place de la liberté ? Peut-être est-il ici à Andrinople. Je me renseignerai au début de la nuit suivante et si tel est le cas, je demanderai un audience. Peut-être accepterait-il de me voir. Ce sera l'occasion de mieux comprendre ce que peux devenir le Rêve.

En début de nuit suivante, je rencontre Théophilus. Il est toujours le premier à se réveiller, longtemps avant les autres. D’après ce que j'ai compris, pour les autres et surtout Tarquinius cela prendra plus de temps. Toujours aussi austère, il me demande comment s'est passée ma journée. Nous nous installons dans un petit péristyle à l’écart des oreilles des serviteurs pour discuter un peu, le temps que les autres nous rejoignent.

Alors que nous commençons à discuter du futur voyage, il m'explique son inquiétude et sa déception concernant l'attitude des autres membres de la famille, dont moi-même. Il reste choqué du manque de compassion dont nous aurions fait preuve au monastère, face au massacre des moines et à la crucifixion de son mentor. A l'entendre, j'aurai du au moins faire un signe de croix et me soucier de lui plus que de moi-même. Mais qu'aurais-je du faire ? J'avais traité chaque corps avec respect et nous étions potentiellement en grand danger. Il nous fallait tous un grand sang-froid à cet instant. Théophilus aurait certainement fait un excellent martyr mais un piètre gladiateur. Pour survivre il faut pouvoir faire abstraction de ses émotions au cœur de l'action. Nous le savions tous dans l’arène. Lors des grands spectacles, les patriciens de Rome demandaient la mort de certains d'entre nous. Il était demandé au vainqueur d'achever le perdant. Nous étions parfois les meilleurs amis à l'entraînement, mais un fois devant la foule, il fallait être prêt à tuer celui avec qui nous avions tout partager, parfois pendant des années. Mais Théophilus reste inflexible. Je suis attristé de constater qu'il juge autant dans la hâte, inconscient des souffrances que ces macabres images ont fait resurgir, ignorant de mes véritables émotions du moment. Il explique qu'il a assisté aux purges de Dioclétien à Carthage. Je sais de quoi il parle car j'y ai participé à ses débuts, bien que dans un autre pays, et cela explique sans doute en grande partie sa douleur mais je crains qu'il ne survive pas longtemps s'il continue de croire que seule la prière et la compassion protège du mal. Arrivera un jour où il devra choisir entre une prière et sa survie.

Au fils de la discution, il me parle de ses croyances. Selon lui, la force de la chrétienté serait une des preuve de l'existence de quelque chose de supérieur qui les guide. Une sorte de preuve de l'existence de Dieu. La force de la vraie Foi plus encore que pour les autres religion serait aussi un indice de sa supériorité. Et selon lui, le pardon, la compassion et les autres valeurs propagées par le Christ sont des clés données à l'homme pour s'élever. Pour ma part, je ne pense pas que ce soit cette être, supérieur ou pas, qui accorde sa force aux hommes, mais plutôt l'inverse. Le pardon aide l'homme à se soustraire du poids de ses erreurs. L'âme, libérée d'une contrainte, pourrait se montre ainsi plus disposée à une certaine ferveur. Se pourrait-il que la confession soit une sorte de manipulation ? Certes, la vraie foie est puissante chez les chrétiens mais elle est néanmoins présente ailleurs. Je continue de penser que c'est le nombre et la ferveur qui fait la force de la vraie Foi. Dix millions de Chrétiens seront toujours plus forts que dix mille païens. Il existe sans doute une connexion mystique reliant chaque fidèle d'une religion à l'incarnation de cette croyance, que cette incarnation soit physique ou spirituelle. Je ne saurai dire si c'est par la volonté de cette incarnation ou directement à travers ce lien que certains acquièrent la vraie Foi, mais je suis persuadé que ce pouvoir est au final une création de l'homme. Néanmoins mon raisonnement à une faille. Le culte de Baal a été éliminé en grande partie avec la chute de Carthage et pourtant leur vraie Foi semble extrêmement puissante d'après Regulus, peut-être même capable de contrer celle des chrétiens. Le nombre de croyants n'est peut-être pas aussi déterminant. Ou bien ils ont beaucoup plus de suivants que nous ne le pensons. A moins que ce ne soit autre chose.

Théophilus espère qu'à travers l'étude et une meilleure compréhension de l'univers, il pourra dépasser sa condition, autant vampiriquement qu'humainement. Pour ma part je pense qu'un jour, ou plutôt une nuit, ses connaissances l'amèneront à se libérer de ses dogmes. Et puis après tout, il n'y a pas de mal à croire. Tant qu'il continue à aider l'humanité à avancer en combattant l'ignorance, il mérite à être encourager en ce sens.


Dernière édition par ChristopheB le Sam 18 Juin 2011 - 20:30, édité 1 fois

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Message  Invité Jeu 29 Sep 2011 - 19:14

J'entre après que le garde m'ait laissé passer. Bien que spacieux, l'endroit est simple et tout ce qu'il y a de plus militaire. Il pourrait sans doute crouler sous les souvenirs de guerre mais il n'en est rien. Maximus est derrière un bureau, impassible, lisant ce qui semble être de simples notes. Il me fait signe de m'assoir sur un fauteuil qui semble m'attendre.

"Le Dominus étant occupé, il m'a demandé d'écouter votre rapport concernant votre petite visite de Byzance... pardon... Constantinople. Il en a déjà reçu les détails mais il souhaiterait connaitre votre ressenti."

"Et bien nous sommes parti par l'aqueduc afin de rejoindre la ville sans avoir à passer par les portes. L'endroit semblait désert et difficilement praticable. Nous avons perdu des hommes par manque d'équipement. Il nous aurait fallu des cordes mais nous n'avions rien de tout cela. Nous pensions au départ que l'endroit n'était pas surveillé mais je pense qu'il n'en ai rien. Après être arrivé dans une zone en travaux, nous avons rencontré celui que je pense être le maître de ce domaine, un Masque répondant au nom de Kyros. Nous ne connaissions rien de ses véritables intentions et n'avions aucune idée de son âge mais cela n'a pas empêché Carolus de s'imposer pour que nous passions la journée dans son refuge. Comme le voyage avait été plus long que prévu, nous n'aurions pu arriver en ville avant le lever du soleil. Il était déjà très tard. Kyros nous expliqua qu'il était infant de Trajen, qu'il servait Aphrodite et qu'il était protégé par elle, Ectoris ayant ordonné la purge des Masques il y a une dizaine d'année. Il semblait fort loquace et peu effrayé par nous. Carolus faisait preuve d'intimidation mais il semblait clair que notre visite l'arrangeait et que chaque information qu'il donnait l'était de son plein gré. Cela aurait aussi pu être un piège mais nous avons eu de la chance. Il ne lui aurait pas été difficile de faire prévenir la ville pour qu'on nous cueille en plein jour. Au début de la nuit suivante, nous étions entourés de rats aussi gros que des chiens venus réclamer leur sang. Un simple geste lui aurait suffit pour nous éliminer."

"Quelle informations vous a révélé ce Kyros sur la ville ?"

"Que Byzar apparaissait chaque année lors du sacrifice d'un vampire au temple de Dionysos, lequel est dirigé par Ectoris. La grande créature d'Ombre de l'acropole demande aussi de nombreux sacrifices humains annuellement. En dehors de l'acropole, c'est Aphrodite qui dirige les ombres de la ville. Elle est une maître en la matière. Mais Ectoris possède aussi des pouvoirs du clan cappadocien qu'il aurait corrompu en les associant au pouvoir des ombres. Byzar a effectué un rituel qui permet aux vampires de la ville de rester éveillé quelques heures après le lever du soleil. Kyros s'est aussi présenté comme l'unique infant de Trajen, insistant même sur ce point, ce qui est en contradiction avec la présentation de Cathan, le consul de la phalange du laurier, devant le sénat."

"Précisez vos doutes."

"Cathan s'est présenté comme infant de Trajen, infant de Nimrod, infant d'Absimilliard. Nous savons depuis que Nimrod est, ou était, infant d'Ishtar, et pas vraiment le plus apprécié. Tout aussi dérangeant, Adonaï, qui s'était fait passé pour un membre du clan des Masques, s'était aussi présenté comme du sang de Nimrod. Tout aussi troublant, aucun des présents au sénat n'a semblé étonné. Pourtant les anciens Annaki savaient."

Maximus semble alors sourcillé. "Et... vous pensez à l'un d'entre eux en particulier ?"

"Je pense que les Annaki ont leurs secrets et qu'ils n'aiment pas que ces derniers circulent, parfois au détriment de la vérité et de notre sécurité. Antonius aura certainement son avis sur la question."

"Faites attention à ne pas penser trop fort et devant n'importe qui, Aulus. Autre chose sur la ville ?"

"Kyros surveille Ectoris et nous a rapporté que des Annaki d'Argos ont été détruits pas ce dernier. Eletria aurait menacé d'une guerre totale car le pacte avait été rompu. Mais je n'ai aucune idée de la nature de ce pacte. Il précisa aussi que les Julii devaient être détruits la prochaine nuit."

"Et ?"
"C'est tout."
"Ensuite ?"

"Nous avons quitté Kyros après qu'il nous ait confié deux runes. Ces runes permettent aux vampires de la ville d'aller à l'acropole sans craindre la créature d'ombre qui garde les lieux. Ces runes étant celle de sa femme et la sienne, il nous fit promettre de les lui rapporter quand nous quitterions la ville. Plusieurs fois il nous demanda la raison de notre passage, mais personne ne lui dit rien, ni même nos noms. Compte tenu de son accueil et de la facilité avec laquelle il aurait pu nous tuer, je fut plutôt mal à l'aise mais la mission se devait de rester discrète, même s'il était assez évident qu'il se doutait que le triumvirat nous envoyait. Les questions que nous avions posés apportait déjà pas mal de réponses en elle-même. Une fois sorti de l'aqueduc, Carolus est allé s’enquérir de sa famille alors que Felix, Tarquinius et moi-même nous sommes dirigés vers le temple de Perséphone. C'est là que nous avons rencontré Dame Alexia Theusia, infant de Byzar. Elle nous confia que l'arme ayant servi lors de l'agression contre Théophilus appartenait à Sardonicus, l'assassin d'Ectoris. Il nous fallait l'antidote qu'il porte avec lui pour soigner Théophilus. La dose déjà présente dans la dague servit à soigner Felix. Après que ce dernier se fut présenté, elle nous parla du schisme ayant séparé les Illis des Corvii et de l'ancien protecteur de ces deux familles, Thanatos, infant de Japhet Cappadocius. Felix aura certainement mieux retenu et fait des recherches à son retour, c'est à lui qu'il faut demander. Quand nous lui avons parlé de Kyros, elle nous a confirmé ce dont nous aurions pu nous douter : il n'est pas n'importe qui. C'est un géomancien de génie, suffisamment crédible dans son domaine pour qu'Ectoris le laisse tranquille après que Kyros l'ai menacé d'enfermer l'ombre gardant l'acropole. Cela expliquait aussi les nombreuses runes trouvées à divers endroits de son domaine. Alexia nous précisa qu'Ectoris avait fait détruire l'infant de Kyros et sa propre femme. Elle nous confia ensuite qu'un Persanide appelé Shabbah, infant de Tarik était en ville et qu'une ambassade Dace était arrivée deux jours plus tôt. C'est à ce moment que Carolus est revenu avec un vieil homme, visiblement forcé à le suivre. Il l'avais ramené de son passage chez les Julii. Tous étaient déjà partis deux jours plus tôt. Carolus avait été accueilli par cet homme, qui n'était visiblement pas un esclave de la maison."

"J'imagine qu'il a été interrogé."
"Oui, et sans violence."
"Qu'avez-vous appris ?"

"Ce type travaillait pour Euterpa, conseillère d'Ectoris et maîtresse des basses œuvres en ville. C'est elle qui devait éliminer les Julii. Après interrogatoire, nous avons déterminé le moment le plus propice et le meilleur endroit pour appréhender Sardonicus. Il travaillait pour Ectoris depuis plusieurs siècles mais n'avait été infanté que depuis quelques mois. Il avait ses habitudes dans un établissement tenu par un personnage d'importance dans le quartier, un rom appelé le Kihdrever. Il porte en permanence un masque de jade. En persan, son nom signifie sorcier. C'en est peut-être un. Les quelques heures avant l'attaque, nous nous sommes reposés. Auparavant Dame Theusia nous a dit qu'Ectoris était devenu fou et paranoïaque et qu'Aphrodite avait changé, et pas en mal si l'on en croit Kyros. Elle nous a aussi un peu parlé du grand prêtre d'Apollon, un vampire caché derrière une grande cape, sénateur et consul du sénat des ombres. Mais elle ne connaissait pas son nom. Après avoir laissé le serviteur d'Euterpa chez notre hôte, nous sommes allés à la rencontre de Sardonicus. Pris par surprise, la confrontation fut brève. Les deux hommes qui l'accompagnaient n'eurent pas le temps de tirer leur épée. Nous avons pris les corps et sommes allés directement à l'aqueduc. Kyros nous attendait. Ses rats se sont occupés des hommes de mains de Sardonicus. Il nous remercia d'avance d'avoir fait enrager Ectoris et nous lui avons alors donné nos identités. En échange, il nous a fait sortir par un autre passage car les corps des hommes perdus à l'aller avaient été retrouvés en bas de l'aqueduc pendant la journée. Il nous dit aussi qu'il contacterait son ami, au pharos d'Alexandrie, au cas où la famille ait un jour des problèmes là-bas. Il semblerait donc que Kyros connaisse le très ancien Masque qui s'y trouve."

"Vous avez fait du bon travail".
"Qu'avez-vous pu tirer de l'interrogatoire de Sardonicus ?".
"Vous le saurez bien assez tôt. Je crois que vous avez un long voyage à préparer. Si l'on ne se revoyait pas, je vous souhaite bonne chance. Vous en aurez besoin. Vous m'excuserez mais je dois préparer le réveil de mon domitor. Je vous souhaite une bonne nuit."
"J'espère que la requête de Dame Theusia saura être écoutée. Elle nous a bien aidés."
"Cela n'est pas de ma compétence mais je le rappelerai en votre nom si cela est nécessaire."
"Bien. Salutations."

Alors que je quitte la pièce, je pense à Kyros. J'espère que le triumvirat ne profitera pas de mes informations pour lui nuire, même involontairement, ni à son contact du Pharos. Je me demande aussi s'il découlera quelque chose de mon allusion à Cathan car j'ai de moins en moins confiance en les annaki et je donnerai cher pour qu'Antonius prenne de la distance vis à vis de Beshter...

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Message  Invité Ven 21 Oct 2011 - 17:50

Cela fait quelques heures que nous faisons route vers Philippopolis. Je me suis renseigné un peu avant de partir et on dit que c'est une belle ville avec de l'animation. Felix devrait s'y sentir à l'aise. Alors que je prends quelques notes sur le voyage, je pense à la singularité de notre convoi, supposé discret. Presque cinq stades de chariots, de mules, de marchands et de moines accompagnés de six étranges individus supposés avoir fait vœu de ténèbres. Et c'est sans compter celui qui est enfermé dans une malle. Je ne vois pas trop comment Maximus va s'y prendre pour cacher tout ça. Après tout, Rome doit bien avoir les moyens de faire surveiller à distance chaque gros convois quittant Adrianopolis. Il suffirait d'une unité d'éclaireurs à cheval. De plus notre mission est secrète alors pourquoi Rome devrait-elle s'intéresser à un convoi se dirigeant vers la Dace ? Notre mission n'a aucun lien évident avec les luttes de pouvoir entre le sénat des ombres et le triumvirat. A moins qu'il n'y ait des espions dans l'entourage d'Antonius et que l'on ne nous ait pas tout dit. C'est encore le plus probable car comploter semble être dans la nature vampirique, quels que soient leurs objectifs. Nous verrons bien à Philippopolis si nous sommes attendus.

Enfin nous arrivons. Deux semaines que nous avançons à l'allure d'un escargot. Si seulement les autres étaient plus transportables, nous n'aurions pas à voyager dans de telles conditions. Notre absence d'Alexandrie doit arranger beaucoup de monde pour qu'on nous fasse voyager ainsi. Avait-on besoin de trainer toute la famille vampirique jusque là-bas ? J'en doute. Seuls moi, Theophilus et Marcus y avons affaire et je suis persuadé qu'avec les moyens dont dispose Antonius, nous aurions pu aller plus vite. Orion par exemple, même si ses compétences nous serons certainement utiles, l'aurait été tout autant à gérer les affaires familiales. Il en est de même pour Tarquinus et Carolus. Quant à Felix, je ne vois même pas ce qu'il fait là. J'espère qu'au moins il n'a pas emmené avec lui une nouvelle babiole à dormir debout d'un Malkav de passage.

A peine arrivé, un messager vient nous prévenir que Theophilus, Felix, Tarquinus et Carolus sont invités à la domus du gouverneur. Personne ne semble étonné, tous habitués que nous sommes d'apprendre que nos ennemis en savent plus sur notre trajet que nous-même. Ni Orion, ni moi-même ne sommes conviés. Il semble qu'enfin la nouvelle de ma destitution soit arrivée. Elle avait pourtant semblé retardée jusqu'à la réunion des Domini Valerii lors du mariage de la sœur de Felix. Là encore je m'interroge : administration inefficace ou manipulation ? Je retrouve à ce moment cette familière impression d'être une marionnette. Je me souviens que Meneleus avait admis lui-même en être une lors du rêve et ce rêve semble de plus en plus réaliste.

Pendant que nos cousins discutent en ville, je reste avec Orion et Ilias. Nous discutons du voyage et je tache de m'enrichir de leurs connaissances. Orion semble plus sympathique qu'il n'en avait l'air. Je ne suis pas d'accord avec toutes ses idées mais c'est un bon gars. Ilias nous apprend que les plantes magiques, qu'il appelle « maléfiques », tendent à disparaître. Il en serait de même d'autres sources de magie. Il y voit une relation avec le développement de la foi chrétienne. L'intolérance envers les autres croyances en serait la cause. Vraie Foi et magie traditionnelle seraient-elles antagonistes ? Je trouve cela inquiétant, même si je ne peux juger de ce que sera l'avenir. L'humanité telle que je la vois est plurielle et l'intolérance tend à la pauvreté de l’esprit.

Comme lieu de culte, seule une église en construction subsiste en ville. Les anciens temples païens, ceux d’Artémis et d'Apollon, ont été détruits. Les quelques personnes que je croise nous expliquent qu'elles n'ont pas été consultées. Les anciens temples étaient pourtant très fréquentés. Les petites gens tendent maintenant à se convertir car la foi chrétienne est désormais la seule religion qu'ils peuvent pratiquer. Les idées, aussi belles soient-elles, sont ternies par les moyens utilisés. Je me demande ce que Théophilus en dira. Orion a beau être extrême, il a le mérite d'être clair dans ses pensées : il faudrait tout brulé. Je m'oppose aux moyens mais je dois bien reconnaître que je ne vois pas ce que l'inaction et l'observation apportent face à la conversion forcée. Malheureusement, je ne vois aucune solution à court terme qui me satisfasse. Les idées que l'on attaque par la force reviennent souvent plus fortes. Seul l'apport de la connaissance au plus grand nombre pourrait donner aux personnes le moyen de choisir par eux-même. Et même en cela je n'ai aucune certitude. Je ne peux qu'y croire.

L'attitude du gouverneur inquiète les autres et le simple fait qu'il sache qui nous sommes nous indique la présence probable d'un vampire en ville. Cette dernière est d'ailleurs beaucoup moins animée qu'elle ne l'était avant l'arrivée du gouverneur et Felix a du mal a accepter l'absence de lieu de plaisir. Pour en apprendre un peu plus sur ces changements, je visite la seule auberge encore ouverte mais l'accueil n'y est pas des meilleurs. Le vin non plus. Ce n'est pourtant pas avec les quelques clients présents que le propriétaire pourra faire fortune.
Quant à Theophilus, il s'étonne de l'absence d'un cimetière. Cela ne me choque pas particulièrement : si la foi chrétienne est récente, il n'y a peut-être tout simplement pas encore eu assez de mort pour en faire un. Cela devrait pourtant le rassurer.
Il entreprend de visiter l'église pour dissiper ses doutes et découvre qu'elle recouvre une ancienne crypte. A l'intérieur, tout un ensemble d'écrits et d'objets de foi, ainsi que les restes de l'ancien gouverneur, visiblement assassiné. Les objets qui lui semblent les plus importants sont envoyés à Andrinople et nous décidons de retourner à l'église à plusieurs pour une fouille plus poussée. Là, nous somme surpris par deux Persanides. Après que nous ayons pu discuter avec eux grâce à Tarquinus, l'un d'eux, visiblement le chef, nous explique qu'il recherche une page du livre de Nod. Elle ferait partie du trésor emporté par le gouverneur lors d'un de ses précédents voyages. Nos regards se portent alors instinctivement sur Théophilus, lequel avait envoyé quelques heures plus tôt une partie de ses trouvailles à Andrinople. Il sort alors de ses affaires une tablette écrite dans une langue inconnue qu'il avait cru de peu d'importance sur le coup. Tarquinus essaie de l’ausculter mais il manque de perdre conscience. Le Persanide nous apprend qu'elle contiendrait les instructions pour se rendre à la montagne sacrée de son clan. Theophilus parle alors d'une certaine Alamut, ce qui signifie « Montagne » dans les langues orientales. Tout cela ne semble pas très clair pour moi et le Persanide ne souhaite évidemment pas expliquer plus en détail. Théophilus précise qu'il ne souhaite pas en savoir d'avantage. En général, c'est quand il dit cela qu'on peut comprendre le danger que nous aurions à connaître ce secret. Le Persanide laisse à Tarquinus la responsabilité de la tablette et s'en va. Nous voici désormais en possession d'un objet inestimable à protéger alors que nous prenons la direction opposée de l'endroit ou il devrait se trouver. Un de plus...me dis-je ironiquement.

Après une petite surveillance, Orion confirme la présence d'un vampire au palais du gouverneur. Probablement un Umbrae. Toutefois, l'idée de rencontrer le vampire s'estompe devant la raison : nous n'avons aucune raison d'intervenir car telle n'est pas notre mission. De plus, nous n'avons aucune idée des forces en présence et cela nous retarderait de surveiller d'avantage. Un message est envoyé à Andrinople expliquant la situation et nous partons sur le champ. Nous n'avons que trop tarder. Nous nous dispersons à trop vouloir tout fouiller et agir ainsi met en danger notre voyage. Nous attirons suffisamment les regards comme cela.

Sur le chemin, nos messagers, bien plus rapides que notre convoi, nous apprennent qu'Andrinople a disposé du Vampire à Philippopolis, un jeune Annaki inexpérimenté accompagné de son infant, un artiste juif nommé Isaac amené de force de Jérusalem. Un prêtre sera envoyé pour terminer l'église et gérer les nouveaux fidèles. Théophilus y voit peut-être une victoire pour sa Foi mais je trouve que la méthode a un arrière goût de conquête militaire. L'amertume passée, il faut nous concentrer sur la suite. Nous traversons maintenant les limites de l'empire. Le Danube est protégé par un ami d'Antonius et nous passons sans encombre. La passe de Bran étant trop dangereuse, nous passerons par les montagnes tenues par les voïvodes de Fadarach. La fiole dans la boite de cristal semble réagir. Il s'agit là d'un signe que nous approchons de notre destination.

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Message  Invité Sam 4 Fév 2012 - 1:32

C'est le quatrième convois militaire que nous croisons depuis quelques jours, signe que nous approchons de Sirmium, et déjà au loin se dessinent les monts Fagaras. Le soleil se couche et je vais devoir bientôt assister au réveil de mes cousins. Je me suis bien reposé en prévision des quelques nuits que nous passerons à Sirmium car j'aurai sans doute à les assister.
Une fois passées les murailles d’albâtre, on nous escorte jusqu'à une petite place au centre de la ville. Au passage, j'aperçois une nouvelle église en construction. Une de plus. De quoi réjouir Théophilus. Felix ne sera pas en reste vu le nombre de marchés et de bains. Il devrait bien pouvoir trouver de quoi satisfaire ses appétits. Dés notre arrivée, Carolus nous quitte pour régler quelques affaires commerciales. Ce n'est sans doute pas très prudent mais il insiste : ses hommes l'accompagneront.

Il suffit d'une petite heure à Ilias pour qu'il revienne accompagné du préfet prétorien vampirique des lieux, un jeune annaki appelé Hantsix, nommé il y peu par le sénat des ombres. Un beau cadeau que cette promotion semble-t-il. Il y aurait un autre caïnite en ville, ancien préfet, le malkavian Aisius. Celui-ci aurait mal pris de se faire remplacer sans prévenir par un nouveau-né. Encore une manipulation qui cache quelque chose me dis-je. Hantsix précise que sa nomination est une récompense pour honorer son sire, un Annaki de l'Aventin qui lui envoie parfois des fonds. Il faut dire que la basilique coute cher. Il y aurait aussi des lupins plus au nord et des membres du clan des bêtes à l'extérieur, dont certains auraient des contacts avec Aisius. Ses renseignements indiquent aussi la présence d'un légion de sang, toujours au nord. Évidemment, c'est un peu notre direction. A noter que nous avons du libérer Marcus pour le présenter au Préfet, à mon grand regret.

Après quelques politesses et beaucoup de questions, Hantsix nous amène voir les archives de la ville, histoire de satisfaire la curiosité inquisitrice de mes cousins. Les plus anciennes ne sont plus, brûlées dans un incendie, mais les autres se trouvent encore sous le temple d’Apollon, enfin plutôt ce qu'il en reste car l'église le remplacera bientôt.

Alors que nous entrons, je suis frappé du spectacle. Au centre de la basilique de trouve encore une statue d'Apollon recouverte d'or, du laurier dans une main, un orbe de l'autre. La statue est entourée des quatre vents, faisant rappeler la configuration de la tour des vents d’Athènes, différente de celle d'aujourd'hui. Elle est donc ancienne. Hantsix confirme que le temple avait au moins 700 ans. De la statue émane une impression de majesté et chacun la contemple avec attention. Alors que nous remarquons un étrange symbole sur le talon, peut-être d'origine alchimique, notre hôte précise que la statue partira bientôt pour Constantinople. Il l'a donnée à un certain Aldoric en échange de fonds et d'une domus en ville. A l'entendre, cette statue lui appartenait.

Hantsix nous fait descendre par un passage partant du temple vers les sous-sols de la ville. A mesure que nous nous enfonçons tout en suivant le long couloir, la texture des murs change. La pierre semble vitrifiée telle de l'obsidienne. Hantsix nous raconte l'histoire de l'incendie, si intense que les murs en avaient fondu. Un culte ancien, prédécesseur de celui d’Apollon, se trouvait là. Theophilus, curieux, appose ses mains sur la paroi. Il nous décrit la vision terrifiante de deux prêtes condamnés éternellement à revivre leur mort dans l'incendie. Il nous parle alors d'un monde plus sombre encore que celui des mort, un monde d'une corruption absolue, et d'un portail vers celui-ci. En cet endroit, invisible à nos yeux, la frontière avec notre monde serait affaiblie. Nous n'y connaissons pas grand chose mais Théophilus semble suffisamment inquiet pour que nous enquêtions plus avant. Il souhaiterait que l'endroit soit purifié mais le seul qui serait susceptible de le faire est le Père Marcelinus, un ermite ne descendant dans la vallée que tous les dimanche. Après quelques questions, Hantsix nous précise que la pièce ou nous nous trouvons est à la verticale d'une auberge construite sous le règne de Trajen. Il serait possible d’accéder aux alentours, à d'autres endroits de l'ancien temple, par les sous-sols de la ville. Il en connait l'entrée, condamnée bien avant son arrivée, mais aucun plan n'existe plus. Nous réunissons un peu de matériel avant de nous y diriger.

Une fois la dalle bloquant l'entrée descellée, les relents de décompositions deviennent insupportables. Mes cousins n'ont plus besoin de respirer mais ce n'est pas mon cas. Prenant une torche, je descends dans les immondices, suivi de quelques autres. Marcus décide d'attendre en haut avec Ilias et Hantsix.
A l'aide de craie, nous marquons notre chemin au fur et à mesure de notre progression. Rapidement, l'atmosphère est oppressante. Même sans les dons de Théophilus, nous ressentons tous la corruption devenir plus intense alors que nous approchons de notre but. Théophilus nous fait discrètement comprendre que nous sommes surveillés par des créatures que nous ne pouvons voir. Il est évident que tout cela nous dépasse. Sans aucune connaissance sur ce vers quoi nous avançons, ni aucun moyen de nous défendre contre ce que nous ne pouvons voir, il nous paraît vite suicidaire de continuer. Sagement, nous faisons demi-tour. Nous remarquons que les traces que nous avions laissées ont été presque effacées par ce qui semble être d'énormes pattes d'animaux. Nous sommes tous rassurés quand nous retrouvons enfin notre chemin. Mais alors que nous approchons de la sortie, nous retrouvons Marcus pris à parti par le malkavian Aisius.
La discussion est agitée. Hantsix semble pétrifié de peur alors le malkavian l'accuse d'avoir été inconscient en ouvrant le passage. Aisius est plus que fou, il semble que sa chair elle-même soit malade. Marcus y perdra presque un bras mais je reste néanmoins surpris qu'il ait toujours le reste. Aisius explique qu'il est l'ancien Benu mais qu'il a échoué, d'où son état, stabilisé par un Salubrien nommé Orpheus, alias « le troisième œil ». Régulièrement, un Benu, élu du clan Malkavian, doit restauré des sceaux créé par le fondateur. Ce Benu semble toujours accompagné d'au moins un tsimizi. Malkavians et Tsimizi semblent liés à ces sceaux qu'Aisius dit avoir été créés par le fondateur. Je me demande lequel : celui des malkavian et des tsimizi ? Ce n'est pas très clair. Nous apprenons que ce lieu a été corrompu par deux prêtres descendus des montagnes qui se sont sacrifiés. Le culte d’Apollon calmait la corruption mais cette dernière est devenu plus forte depuis la disparition des fidèles. Le rituel devant être appliqué aux sceaux change selon les Benus mais il devra mettre son sang sur cinq sceaux. Je commence un peu mieux à comprendre les instructions de Regulus. Theophilus devra utiliser la fiole vidée à cinq reprise en utilisant le sang de Marcus. Cependant Aisius ne semble pas connaître le Brujah que je suis sensé réveillé avec le contenu actuel. Il nous dit aussi que ce qu'a fait l'imperator s'effondre et que nous ne devons pas libérer le « bastion dédalique ». Je ne sais pas à quoi il fait allusion quand il parle du bastion mais je comprend que l'imperator est Trajen, le sire de Kyros. J'aurai bien souhaité l'avoir sous la main à ce moment. Ses connaissances en géomancie nous auraient été utiles concernant ces sceaux. Dommage qu'il soit si loin. Peut-être Trajen a-t-il usé de géomancie. Y aurait-il un lien avec cette auberge datant de l'époque du passage de l'imperator en ville, juste à la verticale de la corruption ? Nous manquons de temps et de moyens. Nous allons devoir faire confiance envers ceux qui arriverons suite au rapport que Théophilus va envoyer. Aisius part rejoindre Orpheus après nous avoir parlé, visiblement fatigué. Je me souviens du Salubrien Orpheus dont nous avons entendu parlé à Rome. Il s'agit sans doute du même.

Nous allons ensuite à la domus d'Hantsix. Alors que nous discutons, je remarque le buste de son sire, une statue présentant le symbole d'un héron, des plumes au niveau du bec. Il nous indique qu'un serviteur de Managarn, l'allié d'Antonius que nous devons voir, est actuellement en ville. Nous décidons d'aller voir ce Ruang puis de partir dans les prochains jours.
La nuit suivante, les loups des environs se font entendre. Ilias et Ruang décident d'avancer le départ car des lupins seraient proches. Orion nous explique qu'il aurait rencontrer ce qui pourrait en être, à l'extérieur de la ville. Ilias rectifie : ce sont des fils, des humains avec du sang lupins mais en moins puissant. Orion aurait sinon été tué. Mais cela explique pourquoi nous sommes menacés. Heureusement, Ruang connait bien le chemin et nous arrivons vite aux monts Fagaras.


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